Des hôpitaux au bord de la saturation et des médecins débordés tirent la sonnette d'alarme: la flambée des cas de coronavirus se poursuit sans trêve à Oran. Un nombre important de citoyens souffrant de symptômes telles : la fièvre, la toux et désirant bénéficier de tests de coronavirus est enregistré, chaque jour, dans les centres hospitaliers. La demande sur les tests PCR a explosé. Pour répondre à cette forte demande, 5 unités de dépistage ont été ouvertes. Ces derniers jours, Oran est en alerte, compte tenu de l'explosion des cas de coronavirus. Du 18 mars au 2 juillet, pas moins de 1.771 cas (PCR et scanner) du Covid-19 et 43 décès, ont été enregistrés à Oran, selon les dernières statistiques communiquées par le Dr Boukhari. Selon le spécialiste, ce rebond est le fruit du manque d'engagement et de l'indiscipline des citoyens à respecter les gestes barrières anti-coronavirus, recommandés par les autorités sanitaires du pays. La plupart des habitants ne respectent, aucune mesure de prévention, ni dans les espaces publics, ni dans les transports. L 'Algérie, qui célébrait ce week-end la fête nationale de l'indépendance et de la jeunesse enregistre depuis plus d'une semaine des nombres d'infections record. Les unités retenues pour le Covid-19 à Oran, au CHU comme à l'EHU, sont très sollicitées. Les lits de réanimation ne sont pas loin de la saturation. «Le personnel mobilisé a besoin de renfort. Dans ces conditions, il n'est pas possible de songer aux congés», affirme, pour sa part, le responsable de l'unité Covid à l'EHU d'Oran, le Pr Salah Lellou. Le chargé de la communication de la direction de la santé et de la population, Youcef Boukhari, a annoncé qu'un système de travail durant 48 heures, suivi de cinq (5) jours de repos sera appliqué «pour permettre aux équipes médicales de souffler», a-t-il ajouté. Déçues par l'insouciance des gens, vu le rythme de travail insoutenable, les équipes médicales se sentent quelque part trahies par la population, qui fait fi des mesures de prévention contribuant ainsi à l'augmentation constante du nombre de cas. La situation épidémiologique dans la wilaya d'Oran connait un tournant tragique après plusieurs semaines de stabilisation. C'est l'avis de plusieurs dizaines de patients atteints du nouveau coronavirus, qui attendent d'être pris en charge au sein des structures sanitaires, déjà débordées par les malades atteints d'une forme grave de Covid-19. Après l'entame du déconfinement, Oran , quatrième foyer de la pandémie du nouveau coronavirus en Algérie, voit ses structures de santé débordées en voie de saturation à nouveau par un nouveau flux de malades atteints du Covid-19. En cause, le non-respect des mesures préventives. Des patients , venus de plusieurs wilayas limitrophes pour passer en consultation, ou encore attendre qu'un lit se libère pour qu'ils puissent bénéficier de soins nécessaires. Seuls, les patients présentant des problèmes respiratoires sont admis d'office, sinon, le sort des autres dépend de la disponibilité des places au sein des services déjà pleins à craquer. Les médecins dans les services dédiés au Covid-19, à l'hôpital de Benbadis, se disent tous dépassés par la recrudescence ces derniers jours des cas d'infection et de l'augmentation des décès. Le chef du service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU , a ainsi révélé qu'une augmentation importante du nombre des cas confirmés au Covid-19 a été constatée ces derniers jours au sein de l'hôpital. Dépassé par les évènements, il a exhorté les citoyens de leur « faciliter la tâche », affirmant que le personnel médical fait tout ce qui est en son pouvoir afin de les soulager. De son côté, le directeur du CHU, a lancé un appel aux spécialistes de la sociologie et de la psychologie pour intervenir auprès des citoyens, afin de les sensibiliser et de leur expliquer la nécessité et l'urgence d'appliquer les mesures de protection, qui demeurent le seul moyen qui leur permettra d'éviter une contamination. L'indiscipline et l'incivisme d'une bonne partie de la population, qui continue à faire fi des mesures de prévention et de protection dans les lieux publics, est largement constatée, en dépit des appels répétés des professionnels de la santé à adopter une discipline sanitaire.