Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a fourni des explications sur les raisons ayant amené son département à imposer une taxe sur la consommation des carburants à chaque sortie aux frontières du pays. A l'évidence, il s'agit de pénaliser les touristes qui se rendent en Tunisie et les commerçants du Sud qui s'adonnent au troc dans les échanges commerciaux avec les pays limitrophes, notamment le Niger, le Mali et la Libye. Il a indiqué que cette taxe limitera les pertes issues de la contrebande des carburants, une matière subventionnée. Le PLF 2021 propose en effet l'institution d'une taxe sur la consommation des carburants des véhicules et camions (essence et gasoil) à chaque sortie aux frontières du pays. Les tarifs de cette taxe sont appliqués comme suit : 2500 DA pour les véhicules touristiques, 3000 DA pour les véhicules utilitaires et camions moins de 10 tonnes et 10.000 DA pour les camions de plus de 10 tonnes ainsi que les bus. A cette taxe, s'ajoutent l'assurance des véhicules ainsi qu'une autre taxe de sortie à payer aux impôts, soit 500 DA par personne ou passager quand il s'agit d'un déplacement familial. Le ministère de l'Energie aurait pu exonérer les familles de cette taxe sur les carburants, sachant que les Algériens se rendent en famille en Tunisie pour des vacances. Il faut aussi relever que ce sont les Algériens de la classe moyenne qui se rendent en Tunisie car ils ne sont pas contraints de se voir délivrer le visa ou de prendre l'avion. En ce sens, les vacances en Tunisie tendent à devenir de plus en plus chères pour les pauvres algériens qui n'ont pas les moyens de passer leurs vacances en Europe ou en Asie et encore moins en Algérie où les prix sont inaccessibles et les prestations nulles. Auditionné par la Commission des finances et du budget de l'APN dans le cadre du débat du projet de loi de finances (PLF) 2021, M. Attar a précisé que cette taxe « n'éliminera pas le phénomène de la contrebande mais limitera les pertes qu'elle engendre », assurant que « cette taxe n'aura pas d'impact sur le citoyen lambda ». Il a argumenté que les ventes du carburant dans les wilayas frontalières représentent 14 % du total des ventes nationales. Concernant le gasoil, sa consommation dans les wilayas frontalières et les wilayas limitrophes représente 70 % de la consommation nationale, a ajouté le ministre qui a rappelé que l'Algérie a importé près de 2000 milliards de DA de carburants entre 2010 et 2019.