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RENCONTRE AVEC LES JEUNES DES BANLIEUES DE FRANCE : « Nous vivons un enfer continu ! »
Publié dans Réflexion le 03 - 08 - 2010


Les jeunes de la seconde génération appelés les beurs ou les enfants des immigrés, ont t-ils vraiment perdu leur repère. Sont t-ils Algériens ou Français ? Bénéficient t-ils des avantages en matière de recrutement au même titre que les français de souche où sont t-ils marginalisés ? Ou seraient-ils uniquement des « Racailles » sans plus, comme l'a déclaré un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur du gouvernement Chirac. Pour en savoir davantage nous avons approché quelques uns qui semblent vivre en marge de la société. Dans le Café-bar restaurant de Larbi, un algérien qui s'est installé à Lyon en 1996, tenancier de cet établissement dans le quartier riche du 6ème arrondissement à Brotteaux. Et au bout de dix ans de présence sur le sol français, il a bien compris les choses, et surtout que cette France dont rêvait la jeunesse d'Algérie n'est pas du tout le paradis. ‘'Si tu bois pour oublier, tu payes avant de commencer'', lit-on sur une affichette placardée au bar. Plus que l'alcool, à Lyon, c'est le chômage qui file la gueule de bois. La majeure partie des moins de 30 ans pointent à l'A.N.P.E, presque deux fois plus que dans le reste de la France. Plusieurs fois des quartiers de la ville se sont enflammés, de longues nuits d'émeutes, des voitures brûlées, des magasins défoncés, des panneaux de signalisation cassés, ceci en riposte à la marginalisation des jeunes Maghrébin, m'expliqua un journaliste Français qui ajoute : « On les a fait venir sans tenir compte de la génération qui arrivait derrière. Depuis plusieurs années déjà, la gangrène de l'ennui et du désoeuvrement s'est immiscée dans les foyers et les jeunes la traînent avec eux sur le bitume.» Des boites d'intérim aux contrats emploi-solidarité ou de réinsertion, tous sont des abonnés du travail précaire, des laissés-pour-compte de la mondialisation. Résider à Villeurbanne ou à Vaulx-en-velin, quand on cherche du boulot, c'est être marqué au fer rouge. Partout, la réputation des quartiers les précède. Ils sont catalogués. Donc à quoi bon s'attarder sur les bancs du lycée quand « même ceux qui font des études galèrent » ? « Ma sœur à un bac plus 2, en informatique, et elle se retrouve à bosser à l'usine comme secrétaire du magasin » raconte Karim 22 ans étudiant en deuxième année sociologie. Dans ces conditions, impossible de s'émanciper. Comme Rachid, 25 ans, sans emploi mais titulaire d'une maîtrise de médiation sociale, la plupart vit encore chez leurs parents, retraités qui vivent vraiment dans la précarité. Chaque semaine les femmes se dirigent vers les dépôts de la croix rouge, du secours populaire et même auprès du secours Catholique chercher du ravitaillement Les femmes et les jeunes sans emploi bénéficient du R.M.I (Revenu Mensuel Individuel) une indemnité versée aux inactifs .Il y a aussi l'allocation du chômage qui est versée dans le taux du Smig aux travailleurs qui perdent leur emploi, et pour une durée déterminée, avant qu'il verse dans le R.M I. Une formule humaine, qui n'est pas appliquée dans notre pays. Ces jeunes sans rien faire, toujours au pied des mêmes immeubles. On tourne en voiture jusqu'à en avoir mal à la tête, au son des amplis qui crachent hip-hop et R'n'B avant que la fin de journée ne s'étire au café de Larbi, où les jeunes et leurs aînés se côtoient encore. Le temps d'une partie de belote ou de rami, disputée dans le brouhaha et l'odeur du tabac froid. Puis la soirée se poursuit au foyer entre mecs. Les filles avaient leur propre local, mais il a fermé. Alors elles ne sortent plus, ou bien en dehors de la cité. A l'intérieur, on ne se mélange plus. « A cause des critiques et du regard de certains jeunes qui, à force de ne rien faire à longueur de journée se sont mis dans la peau des Salafistes » expliquent-elles. Plus loin, au snack-bar « sans même enlever leurs blousons, Kouider, Farid, Jean Michel, Yves, squattent autour d'un Kebab. Parmi eux, seul Kouider plombier à la commune, a un emploi stable. Le week-end, ils n'éssaient même plus d'aller en boite, fatigués de se « faire refouler », alors ils louent une chambre à l'Etap-Hotel pour y passer la nuit, rivés à la PlayStation. A Lyon, on court après les « loves », c'est-à-dire la tune, à longueur du temps. Pour vivre ou arrondir les fins de mois, certains ont versé dans la drogue. Le trafic de cannabis pourrait rapporter jusqu'à 5000 euros mensuels. Loin de s'en vanter, « ceux qui vendent » savent bien que, du jour au lendemain, ils peuvent finir en maison d'arrêt. Chez les jeunes, la prison fait partie du quotidien, beaucoup y sont passés ou vivent avec des peines de sursis. Comme derrière les barreaux, dans la cité, le shit calme les esprits, écran de fumée entre soi et la réalité. Toute la journée, sur les pas de porte ou entre deux véhicules, on roule et on fume. Mais si l'on s'assomme de joint, on ne boit pas et on ne touche pas aux « drogues dures ». Les jeunes de 25 ans ont vu, chez leurs aînés, les ravages de l'héroïne. A 40 ans à peine, édentés, certains ont déjà des têtes de vieillards. Quant à la coke, « les gens normaux, ils vont peut-être se faire un bon délire, mais avec la descente, quand tu as la misère, tu ne peux pas te le permettre », expliquent-ils. Et puis pourquoi consommer un excitant quand on ne sait déjà pas quoi faire de ses journées ? « Chez nous, ce n'est pas la France d'en bas, c'est la France de la souffrance », constate Jean Michel, qui m'a expliqué pourquoi les policiers ferment-ils les yeux sur le cannabis « C'est simplement pour pouvoir à chaque fois ficher les jeunes Maghrébins qui sont de nationalité Française, pour les écarter à l'avenir de rejoindre des partis politiques et deviennent des maires, des préfets ou des chefs de partis, des députés ou sénateurs. Quant on n'est fiché, on est systématiquement écarté de la vie politique, les Maghrébins vivent un enfer continu et un complot très bien orchestré par les politiques racistes » Voici, la vie quotidienne, des jeunes Maghrébins, issus de la seconde génération, et qui sont tout de même de nationalité Française. Ils sont aussi livrés à la misère, donc ceux de chez nous « les harraga » qui rêvent de partir, c'est l'enfer qu'ils choisiront. C'est ici, qu'il faut faire l'avenir, malgré la hogra, l'exploitation, le chômage ne durera pas l'éternité. Car, nous avons rencontré des jeunes beurs, qui sont entrés en Algérie pour investir le peu qu'ils avaient économisé en France.

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