A part les conférences d'un très haut niveau d'études sur l'ensemble des composantes du programme (l'agriculture, l'industrie et l'emploi) et les thèmes abordés à travers les ateliers, qui ont passé au peigne fin les incidences positives du plan quinquennal, rien de nouveau ce qui a fait que cette université d'été n'a pas tellement attirée, les personnalités et haut dignitaires de l'état, issus du parti et paraissaient plutôt être pris ailleurs. Il y a lieu de savoir selon les observateurs, que la majorité des militants ne sont venus que pour faire de la figuration. Leur présence remarquée était beaucoup plus pour échanger quelques nouvelles et salamalecs, à savoir serrer la main du secrétaire général. Certains autres participants ne sont venus que pour tisser des liens avec les « cercles rapprochés » des ministres présents, les uns pour solliciter des interventions à haut niveau et ce pour l'obtention de postes supérieurs, les autres pour solliciter de l'aide pour l'octroi d'agréments ou tout autre service, qui ne se règle qu'à Alger, selon certaines indiscrétions collectées en coulisses. Beaucoup de « militants d'affaires » ne faisaient que courir de gauche à droite pour collecter les numéros de téléphone des personnalités politiques présentes sur les lieux, et les refiler à ceux qui les cherchaient en échange d'autres services. Les plus en vue étaient les maires d'obédience F.L.N, qui faisaient carrément dans la « basse servilité de maison » en mobilisant tous les moyens de l'état (personnel, matériel, approvisionnement en tous genres), pour la réussite de cette foire politique, aux frais de la princesse, et surtout pour plaire à la direction politique, qui saura bien juger les méritants pour un second mandat aux prochaines élections municipales. Selon d'autres indiscrétions émanant des coulisses, chaque participant à cette université, avait un objectif, personnel, « beaucoup sont là, pour des raisons d'intérêts personnelles, les uns sont venus faire des affaires, les autres pour les prochaines élections, aucun d'eux n'est venu apprendre quoi que soit » me déclare un vieux militant, M.K.H, âgé de 76 ans, qui m'exhibe une carte datant de l'année 1965, il continue de s'exclamer en s'étonnant de la tournure qu'a pris le militantisme, qui a perdu totalement de son sens: « C'est une honte pour Mostaganem, des militants F.L.N, qui se disputent des bouteilles d'eau minérale, d'autres qui viennent aux mains pour des pins de 50 dinars, l'organisation a été des plus anarchiques, ceux qui étaient censés organiser, étaient ceux qui ont semé la pagaille, rien n'a pu aller comme il le fallait, la ville de l'art et de la culture sera pour longtemps la risée de ces hôtes venus des quatre coins du pays ». Ce vieil homme en a gros sur le cœur, il a quitté le campus, après avoir été drôlement secoué par un « vigile » à qui il n'a demandé que le chemin des toilettes…D'autres braves militants ont carrément quittés les lieux tôt le matin au deuxième jour, après avoir été très mal accueillis et qui ont compris que cette université n'était plus un lieu d'études, mais juste un rendez-vous d'affaire et entre amis de longue date, qui ne se sont point revus depuis presque une année. Un autre vieux militant du parti, sirotait un café qui lui a été offert par un émigré, qui ne cessait de le prendre en photo pour l'allure qu'il se payait. Il ressemblait à un vieil acteur de cinéma, il était toujours bien portant, malgré ses 85 ans et il ne cessait point de blaguer à propos de la tenue de cette université qu'il compara, avec beaucoup de sourires à ces funérailles où les lamentations étaient abondantes et où le drôle de défunt, n'a pu être qu'une souris…. !. C'est bien dommage qu'un tel apport de savoir diffusé en ces jours, ait été carrément ignoré en face des affaires qui se traitaient en coulisses… !