Hadj Benaoum, Ould Adda est né en 1921 dans le quartier populaire de la « Grèba » à Sidi Bel Abbés. Il est l'Imam de la mosquée « Aboubaker Seddik ». Il aime les pauvres et les démunis, d'où la population lui voue respect et considération. Le Cheik a toujours veillé et attaché, un grand intérêt à l'unification des rangs des mouminine autour du miséricordieux le tout puissant. Il a appris le livre saint du Coran, à l'âge de 36 ans, auprès de Cheikh Djhillali et a côtoyé des membres de l'association des Oulamas Algériens, tels feu Cheik Khabati qui nous as quittés le dimanche 15 Août 2010 dernier, que Dieu apporte le réconfort à ses proches et l'accueille dans son vaste paradis et Hadj Senoussi et Cheikh Nedjar, pour ne citer que ces derniers. Cheikh Benaoum, qui est le doyen des Imams, à la mémoire fraîche, se rappelle comme aujourd'hui, de la date de 1930 où Messali Hadj a fait une conférence sur l'indépendance de l'Algérie au café Bosphore de Sidi Bel Abbés. D'autres personnalités politiques, comme Ferhat Abbès à présidé un discours à la place « Carnot ». Et en 1940 Cheik Ben Badis, lors d'une tournée à travers le pays, a fait une halte à Sidi Bel Abbés et donné une conférence, à la grande mosquée sur le thème « Haraka Watania ». A l'occasion du mois de ramadhan, Réflexion s'est rapproché de Hadj Benaoum. Imam de la mosquée « Aboubakr Seddik pour lui poser quelques questions sur le Ramadhan. Comment avez-vous passé le ramadhan dans votre jeunesse ? On attendait avec impatience ce mois sacré de rahma et maghfira et on passait, tout notre temps à la lecture du Coran à la méderssa de l'Association des Oulémas, dans le quartier de la Grèba, cœur palpitant de la ville. La nuit, je faisais la prière des taraouihs sans oublier « Dikr et Taissebih ». J'étais parmi les premiers à me rendre à la mosquée, pour profiter des dourousse. Après la prière je me rendais à mon domicile ainsi, durant tous le mois de ramadhan, les voisins ainsi que les proches se rendaient visite et passaient des moments inoubliables, en échangeant des conversations sur la question religieuse et ce jusqu'à une heure avancée, de la nuit. Dans ce sillage, après la prière des taraouihs, un grand nombre de personnes, particulièrement les grands partaient à la tahtaha située à la Grèba pour passer les soirées dans les différents cafés maures, pour écouter les madaihs Dinia interprétés par les chantres de l'art du Bédoui au sein des cafés. Les chantres de l'époque sont Cheikh Abdelmouha. Cheikh Madani, Cheikh Ouled Sbihi, Cheikh Djillali, Cheikh Abbès ainsi que d'autres venus du Maroc. D'autre part, d'autres habitants et après la prière des taraouihs se rendirent vers les différentes Zaouiates. Telles : « Darkaoua », « alaouine », « Tidjania », « Boutekouk » etc… qui fonctionnent jusqu'à nos jours. Les fidèles passaient leurs temps à la lecture du livre saint du Coran, le Dikr, Taissebihet, écouter madaih Dinia. Au cours de ces soirées ramadhanesques et conviviales, la Zlabia était renommée et elle était présente, à la maison, dans les cafés et les Zaouias. Dans ce sillage, le mode de vie rapportait par nos parents se répétait chaque année, pendant le mois de ramadhan et dans toutes les familles. A l'approche du mois sacré, nos mère, nos tantes, et les voisins se donnaient rendez vous, pour rouler la pâte (vermicelle) pour la chorba avec des doigts de fée. Et qui, à cette époque le mot solidarité n'était pas un vain mot, le mot fatigue n'existait pas dans leur langage, nos mères en ces temps étaient patientes malgré les faibles moyens. Elles vivaient une vie heureuse grâce à la bonne foi envers Allah. En ces temps les gens faisaient leurs provisions en denrées alimentaires au niveau des deux ruelles en bas de la rue du Soudan, aujourd'hui, appelée rue Si Mohamed et à proximité de la rue des marbriers, des baraques faisaient office de stand, de légumes, prés de la « Bansa » (poissonnerie), car à l'époque il n'existait pas de marché à la Grèba, les enfants attendaient le coup de canon annonçant la rupture du jeûne au plateau, actuellement l'école Ibn Kheldoun. Les gens venaient voir des films d'une autre époque, le Cheikh se souvient de Charlot, de Fernandel. Parmi ces cinémas, il y avait le cinéma « l'Alhambra » appartenant au musulman feu Fasla. Il passait des films de Farid El Atrache. Et vous personnellement comment vous passiez le mois de ramadhan ? Au premier Adhane, je suis debout et après l'ablution, je faisais la prière, je lisais tous les jours deux hizbs. Après quoi j'accomplissais la prière du Fajr et j'implorais Allah tout puissant. Quel est votre programme de travail à la mosquée « Aboubakr Seddik » ? J'attache un grand intérêt en ce mois sacré de ramadhan en ce qui concerne les dourousse après la prière d'el ASR en réunissant les fidèles autour de nombreux thèmes, tels le comportement du jeûneur pendant ce mois de carême, de piété et de repentir, en exhortant les citoyens à redoubler d'effort dans leur travail quotidiens et aider les nécessiteux par des actions de Bienfaisance, car ils ont bien besoin. Les mosquées se distinguent notamment par les cours de Coran au profit de 300 filles.