Des enfants privés de scolarité, des parents mécontents et des responsables dépassés. Considérée comme une nouveauté introduite par les récentes réformes de l'enseignement en Algérie, le préscolaire demeure, plusieurs années après sa mise en œuvre, une problématique loin d'être élucidée. Les textes réglementaires préconisent une place pour tout enfant ayant atteint l'âge de cinq ans. Au début de l'institution de cette nouveauté, Le projet démarra petitement dans quelques écoles ayant des salles de classe libres, avec les moyens du bord. Au fil des années, l'expérience s'est généralisée à l'ensemble des écoles publiques mais un problème de taille est apparu : le nombre de classes ouvertes demeure nettement insuffisant par rapport au nombre d'enfants ayant atteint 5 ans. Au lieu d'ouvrir autant de classes nécessaires pour accueillir cette frange d'élèves, on n'en trouve qu'une ou deux par école, ce qui est nettement insuffisant quand on sait que la classe de préscolaire ne peut accueillir plus de 25 élèves, normes pédagogiques obligent. Depuis le début de la rentrée scolaire, les trois écoles du chef-lieu d'Achaacha, marquées par une saison des plus difficiles, ont enregistré le dépôt d'un nombre appréciable de dossiers pour l'inscription au préscolaire. Environ une centaine de demandes sont rejetées faute d'indisponibilité de places pédagogiques. Les parents sont dans l'expectative et demandent qu'une occasion leur soit donnée pour scolariser leurs progénitures. Harcelés chaque jour par des parents très exigeants et voulant à tout prix scolariser leurs enfants, les directeurs des trois écoles (Ibn Khaldoun, Bennia et école nouvelle) ne savent plus à quel saint se vouer. Contactés, ils déclarent que l'inscription des élèves se fait selon leurs dates de naissance en commençant par ceux nés au mois de janvier de l'année de référence mais, vu le nombre croissant d'élèves, ils ne peuvent guère aller au delà de février ou mars. Cette manière de faire, raisonnable qu'elle soit, est rejetée par les autres parents qui s'estiment lésés. Ils ne comprennent pas pourquoi leurs progénitures, ayant atteint 5 ans, ne soient pas inscrites alors que d'autres le sont. De leur coté, les directeurs des trois écoles se plaignent et ajoutent : « nous subissons les conséquences d'une situation qui ne dépasse. Depuis la rentrée des classes, notre quotidien est marqué par les demandes persistantes des parents en plus des interventions, des disputes et de la colère mêlée parfois aux insultes. Cet état de fait, nous fait perdre un temps précieux». Souvent, ils finissent par renvoyer les récalcitrants vers l'inspection locale, juste pour s'en débarrasser car même les inspecteurs ne peuvent rien faire…