Il y a de cela quelques années, le ministère de l'Education nationale a institué une classe de préscolaire pour les enfants ayant atteint cinq ans d'âge. Le projet démarra petitement dans quelques écoles ayant des salles de classe libres, avec les moyens du bord. Les années d'après, d'autres écoles ont ouvert des classes, des tables spéciales ont été acquises, mais un problème de taille est apparu : le nombre de classes ouvertes demeure nettement insuffisant par rapport au nombre d'enfants ayant atteint 5 ans. Il faut dire aussi que faire entrer son enfant à l'école à l'âge de cinq ans était devenu une mode bien avant le démarrage du préscolaire et les parents ont aussitôt sauté sur l'occasion. Mais comme il n'y a généralement qu'une ou deux classes de préscolaire ouvertes dans chaque école, les directeurs ne savent plus quoi répondre aux parents qui viennent inscrire leurs enfants. En effet, la classe de préscolaire ne peut contenir que 25 élèves au maximum pour des raisons pédagogiques, et comme il n'y a qu'une classe par école, ce sont finalement 25 enfants seulement qui pourront être acceptés. Les directeurs des écoles inscrivent les élèves selon leurs dates de naissance, en commençant par ceux nés au mois de janvier de l'année de référence. Mais souvent, ils ne peuvent guère aller au-delà de février ou mars. Les parents des enfants ne comprennent pas que leurs progénitures, ayant atteint 5 ans, ne soient pas inscrites alors que d'autres le sont. Aussitôt, ce sont les interventions, les colères, les disputes et même les insultes qui font le quotidien des établissements scolaires qui ne savent plus quoi faire, surtout que cette classe a été instituée pour «tous» les enfants ayant atteint cinq ans. Il faudrait donc que les autorités concernées ouvrent autant de classes qu'il le faut dans chaque école, chose qui n'est pas aisée car non seulement les salles ne sont pas disponibles en nombre suffisant, mais aussi les enseignants manquent de la formation nécessaire pour les enfants de cet âge. Nous remarquons donc que, comme toujours, des décisions sont prises sans que toutes les conditions soient réunies pour leur application sur le terrain et les plus petits responsables, ceux en contact direct avec le citoyen, se retrouvent devant des situations pour le moins difficiles qu'ils ne pourront jamais gérer de manière efficace.