Le nombre des accidents de la circulation, enregistré quotidiennement ne cesse de prendre de l'ampleur. Les accidents causés par les poids lourd et les bus sont souvent les plus spectaculaires, causant un grands nombre de victime dont leur énumération est fastidieuse. Quoi de plus normal que de prendre un bus pour rentrer chez soi. Cependant, cette mission peut être des plus ardues quand il s'agit des bus de transport collectif dans la wilaya de Guelma. Ce dernier connaît depuis quelque temps une véritable anarchie jusqu'à constituer un danger pour les usagers.En Algérie, une famille débourse 3000 DA par mois en frais de transports urbains, selon une étude du Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement, qui précise que le bus est le moyen de transport le plus utilisé par les algériens. Certes, l'amélioration du transport et la disponibilité des bus dans la wilaya de Guelma dont le nombre est 120 circulant sur 8 lignes a mis un terme à la pénurie permettant même à beaucoup de jeunes de dénicher un emploi. Mais le secteur est, en effet, en proie à une anarchie. Il ne passe pas un jour sans que le citoyen soit témoin ou victime de scènes extravagantes.Des scènes chaque jour plus insolites que celles d'hier et des jours précédents, ils opèrent au vu et au su de tout le monde et en toute impunité comme si l'activité était régulière, les nerfs du conducteur prennent un coup quand un autre véhicule le dépasse comme s'il est dans un rallye. On le voit s'agiter en tentant de doubler un sexagénaire ou une femme. Il les double dans des conditions franchement à donner la chair de poule. Il faut vite arriver, on ne sait d'ailleurs pas pourquoi puisque les horaires laissent largement le temps pour effectuer une navette dans des conditions tout à fait normales. L'excès de vitesse en agglomération est devenu une habitude. Certains chauffeurs font même la course en effectuant des dépassements dangereux dans des rues populeuses ; d'autres ne respectent même pas la ligne qui leur est assignée. D'autres chauffeurs dépassent largement le temps de stationnement, n'accordant aucun respect ni aux voyageurs ni aux résidents Paradoxalement, personne ne résiste à cette situation. Certains bus, roulent à grande vitesse, soulevant derrière eux des nuages de poussière et bien entendu les conséquences sont désastreuses. De par l'absence de sécurité dans les bus, la menace est permanente pour l'ensemble des usagers avec le caractère polluant de ces bus. Cette anarchie est quasi-générale, visible surtout aux heures de pointe, des bus circulent à leur aise, non-respect du code de la route, multitude de violations, non-respect des règles d'exploitation, concurrence déloyale des opérateurs privés, absence de contrôle nécessaire de l'autorité en charge, un système de correspondance qui induit des surcoûts de transports pour les voyageurs, la dislocation des réseaux du transport urbain, l'insuffisance des gares et des stations... «C'est le grand bazar». Face à cette situation, les usagers s'en trouvent profondément désemparés, vivant un calvaire qui n'en finit pas. Ce désordre s'aggrave de jour en jour. Les usagers du transport collectif souffrent le martyre pour arriver à la destination. Leur souffrance est d'autant plus grande que, pendant ces longues journées d'été, ils se regroupent sur des trottoirs où il n'y a ni bancs ni abribus, ni panneau d'indication… des affluences interminables s'ajoutent à une longue attente sous le soleil. Tout cela sans aucun moyen de protection contre les rayons solaires, considérés comme un véritable danger pour leur santé. Ce qui témoigne de l'échec de toutes les solutions jusque-là mises en œuvre. Par conséquent, la menace est permanente pour l'ensemble des usagers. L'anarchie se trouve être vérifiée par l'absence totale de professionnalisme des différents opérateurs dans cette activité. Ainsi, qu'ils soient travailleurs, écoliers ou universitaires, beaucoup sont condamnés à vivre ce calvaire quotidiennement, arrivant souvent en retard, ce qui engendre des répercussions négatives sur le rendement professionnel et pédagogique. Jusqu'à quand cette banalisation de l'anarchie ? Le problème de transport urbain dans la ville de Guelma se pose beaucoup plus en termes qualitatifs. Le chauffeur et le receveur, sont autant d'incohérences caractérisant le secteur. La direction des transports de la wilaya de Guelma en collaboration avec les collectivités locales sont entrain depuis quelque temps de préparer un programme pour mettre fin à cette anarchie et de faciliter le déplacement des habitants durant les heures de pointe mais rien n'est appliqué jusqu'à présent. Les conducteurs des bus doivent en outre suivre une formation en conduite rationnelle, en sécurité routière et en secourisme et leur limiter la vitesse maximale. C'est dans cette perspective qu'interviennent les derniers amendements apportés au code de la route à la faveur du dernier Conseil des ministres. Des peines de prison seront prononcées, selon le degré de la gravité et selon la catégorie. Des peines de prison allant de 5 à 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500.000 DA à 1.000.000 DA sont prévues pour les chauffeurs des poids lourd et des bus, selon l'infraction