Les lieux d'inhumation de nos morts, se profanent de jour en jour, par le non respect total des dispositions régissant les cimetières et le principe de respect des morts, consacré par nos valeurs et traditions musulmanes, certains sont devenus des dépotoirs d'ordures, d'autres des lieux de plaisir ou de refuge pour tous les marginaux de la société… ! Beaucoup de cimetières ont fini par perdre ce nom et se sont transformés en toute autre chose, certains sont devenus des dépotoirs où se déversent quotidiennement des tonnes d'ordures et déchets de toute nature, provenant de diverses sources, d'autres, ont changé de vocation, au mépris des lois de la république et de la morale, ils servent à assouvir les plaisirs de quelques « monstres », qui n'hésitent nullement à profaner ces lieux d'inhumation en se livrant à la soûlerie et à la satisfaction des plaisirs de la chair. Quelques autres « dernières demeures » sont utilisés, également, à titre de refuges, par des délinquants, à la recherche de coins isolés pour se donner aux jeux interdits de cartes et à la consommation d'alcool et de drogue ; les malades mentaux les squattent comme lieux de repli et y vivent presque tout le temps. Cet état lamentable, qui caractérise la majorité des cimetières musulmans et chrétiens de la wilaya, est la conséquence d'une négligence totale de ces lieux, livrés à la merci du hasard, par les communes qui ne se contentent que de les chauler sur recommandation. Suite à une visite annoncée, le reste du temps, ces derniers ne sont ni entretenus, ni gardés et restent à l'attente de ces rares campagnes de volontariat, qui sont prises sur l'initiative du mouvement caritatif, qui de temps à autre, chaule les mausolées et désherbe les tombes. Pour en savoir davantage sur l'entretien de ces lieux, nous nous sommes rendus au cimetière d'une commune de la wilaya, ce dernier ne se paye pas un bon état, la piste qui y mène, est encore caillouteuse et pleine de nids de poules, les tombes sont presque invisibles, elles demeurent assiégés par les broussailles, les deux mausolées sont dans un état piteux, les murs sont crevassés et risquent de s'effondrer. Un « Mokadem » est sur les lieux, il collecte la «Ziara», pour le comple de la «Kheima » qui célèbre la fête annuelle « Waâda », du saint Sidi Abdelkader. Il nous explique, que le saint venait se replier en ce lieu et se livrer aux prières autrefois, mais maintenant, les mentalités ont changé et aucun respect n'est voué au cimetière. Il a maintes fois surpris des jeunes, qui buvaient de la bière et dansaient sous l'air de la musique. En ce qui concerne l'entretien, il nous a affirmé qu'à chaque été, la commune offre des sacs de chaux pour chauler les mausolées et des bienfaiteurs interviennent, également, pour retaper de temps à autre, les murs fissurés et payent, aussi, des jeunes pour débroussailler les tombes. Malheureusement, beaucoup de cimetières demeurent sans la moindre opération d'entretien et sombrent sous l'oubli total, ils sont carrément abandonnés, la commune semble les ignorer et les particuliers n'y pensent même pas. Face à cette situation grave, qui incombe, en premier lieu aux communes, le Mokadem interpelle M. le wali à réagir vivement, en instruisant les présidents des assemblées populaires de prendre sérieusement en charge, en urgence, ces lieux livrés à toutes les formes nécessaires à l'entretien et la protection des cimetières, dont le nettoyage, le désherbage et le chaulage, le respect des conditions d'hygiène et la salubrité des lieux, la réprimande sévère de toute infraction portant atteinte à l'intégrité du cimetière. Il est temps pour que les autorités locales interviennent et se penchent sur l'état déplorable des cimetières, où dort pour l'éternité des morts, qui nous ont quittés et à qui nous devons tous, du respect et ces lieux d'inhumation et dont nous devons fournir tant d'entretien de ces sépultures, conformément au principe admis du respect des morts, consacré par nos traditions et valeurs musulmanes, que beaucoup paraissent oublier au fil du temps…!