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La nécessaire prise en charge
Cimetières dans la capitale
Publié dans El Watan le 21 - 09 - 2005

Laissés pour compte, les cimetières d'Alger semblent connaître un léger mieux. Les personnes se recueillant en ces lieux se surprennent à déplorer, en cela, doublement la mort de l'être cher ainsi que la situation chaotique dans laquelle ces endroits évocateurs de la mémoire des hommes se morfondent.
Pour assainir la situation plus que décousue du secteur, l'Etablissement public de gestion des pompes funèbres et cimetières d'Alger (EGPFC), dont le directeur actuel est Ahmed Djaknoun, a été créé par arrêté du wali le 7 juin 1995 à la suite de la dissolution du Conseil communal de la ville d'Alger (CPVA). M. Djaknoun, qui a pris ses services depuis deux ans, affirme que l'établissement gère en tout 17 cimetières des 141 toutes confessions confondues que compte la wilaya d'Alger. « L'EGPFC a fait un recensement pour s'occuper à l'avenir de la totalité des cimetières en intra-muros de la wilaya d'Alger en plus de ceux que nous a confiés le wali pour gérance », a relevé M. Djaknoun qui atteste qu'une moyenne de 16 enterrements sont accomplis par jour. Employant 386 personnes, l'EGPFC se voue, pour l'exemple, au transport et à la conservation des corps dans les deux et seules morgues de l'EPIC. L'une est établie au cimetière d'El Allia d'une capacité de 108 cases et l'autre à Bologhine de 34 cases. Evoquant les projets inscrits et ayant eu l'aval définitif de l'Apw lors de sa session ordinaire consacrée à l'étude du budget supplémentaire 2005-2006, M. Djaknoun dira que l'extension des cimetières du Grand Rocher à Aïn Benian, de Garidi, d'El Madania et de Ben Omar est programmée. Des cimetières sont en voie d'être créés aux Eucalyptus, à Bourouba et à El Achour. Les chantiers des cimetières des Grands Vents (Dely Brahim), de Djenan Sfari (Birkhadem) et des Trois Caves (El Harrach) sont engagés, les études étant, pour l'essentiel, terminées. De plus, l'EGPFC a hérité de trois programmes pour la création de nouveaux cimetières, dont le montant est de 22 millions de dinars, et un autre pour l'aménagement des cimetières déjà existants à hauteur de 30 millions de dinars. Véritable nœud gordien pour l'établissement public, l'exiguïté du cimetière d'El Kettar, d'une superficie globale de 1855 ha, reste posée. « Les engins mécaniques ne sont guère employés dans les travaux d'entretien du fait que les allées sont occupées latéralement par pas moins de 1300 tombes. La dernière décennie ayant fait du tort à cet endroit. Pour notre part, nous nous accommodons, vaille que vaille, de couffins pour prendre en charge l'entretien des lieux », tonna M. Djaknoun. Et d'ajouter : « Pour remédier à cette situation, une étude de faisabilité pour le transfert des corps vers l'espace se trouvant sur les pentes abruptes du côté du ministère de la Défense a été enclenchée. Toutefois, nous ne pouvons exhumer les cadavres sans avoir à saisir au préalable les parents. Une procédure complexe, par ailleurs, doit être menée auprès des autorités compétentes. »
Ils vivent avec les morts
Autre cas litigieux, ces familles qui font « bon ménage » avec les morts. Morts vivants ou vivants morts. Faisons chacun, pour tout dire, son pari ! A en croire le directeur de l'Epic, leur nombre s'élève à 139 familles, dont 2 pour l'exemple se trouvent dans l'enceinte même du cimetière chrétien de Bologhine. Pour lui, les conservateurs et autres fossoyeurs employés des différents cimetières, venus pour la plupart de l'intérieur du pays, auxquels l'administration a aménagé des chalets, ont « accaparé » avec leur famille les lieux. Le cimetière qui en pâtit le plus reste celui d'El Alia. Il regroupe à lui seul 106 familles réparties sur un espace de 7 ha. Ces familles occupent la zone 4 et rodent la journée durant avec leurs engins de gros tonnage en toute impunité sans compter les ordures ménagères qu'ils déversent et qui s'amoncellent à vue d'œil. Cela rend les lieux lugubres. Et dire qu'à quelques pâtés de là se trouve la zone une, celle-là même qui accueille le repos mérité de nos héros. « Nous avons instauré des fiches de renseignements avalisées par la commune de Oued Smar. Nous demandons aux familles pour l'occasion de nous constituer un dossier pour connaître leur situation », a relevé M. Djaknoun. Selon ce dernier, le wali prend à cœur ce dossier et le suit de près. « Nous allons demander l'inscription du réaménagement du cimetière d'El Alia dans le budget supplémentaire en 2006. Deux raisons semblent dicter ce choix. En premier lieu, la nécessité de prendre en charge les familles qui n'ont pas bénéficié de lots de terrain ou de logement et en deuxième lieu prendre à bras-le-corps les opérations de réaménagement de ce cimetière d'envergure nationale qui représente beaucoup pour nous les Algériens », insista-t-il. Ne faisant guère de distinction entre confessions, les précarrés des deux autres religions monothéistes font l'objet du plus grand soin.
Pélerinage
Des hôtes étrangers en pèlerinage sur les lieux de leurs aïeux ont été subjugués, c'est le mot, par le changement qui s'est produit. Les cimetières chrétiens, au nombre de 34, connaissent depuis un certain moment un mouvement inhabituel. Pas plus tard qu'avant-hier, un bus bondé a ramené des ressortissants français venus faire le tour des cimetières chrétiens, surtout celui de Hussein Dey. Pour l'occasion, une médaille d'honneur a été décernée par le préfet maritime, commandant de la zone maritime méditerranée et une autre par les élus de la régions PACA. M. Djaknoun rappelle qu'entre mai et début juillet derniers pas moins de 500 pieds-noirs ont fait le déplacement vers ces lieux. Une rentrée commune a été aménagée du côté du cimetière chrétien attenant à celui juif, afin de respecter la sensibilité des visiteurs de rite israélite. Ces derniers, voulant passer inaperçus, se font passer souvent si ce n'est toujours pour des chrétiens. « On a vu des étrangers qui souhaitaient enterrer leurs parents dans les cimetières chrétiens. Ceux qui possèdent un caveau familial peuvent inhumer librement leurs ascendants. Une procédure normale et mise en œuvre. Je reçois de temps à autre du courrier dans ce sens », indique M. Djaknoun. Aussi, les cas de rapatriement d'ossements sont-ils enregistrés pour expiration de la concession. Effleurant à peine la question du regroupement de 4000 tombes chrétiennes, il se contentera de rapporter que les discussions sur le sujet se passent en haut lieu, et que pour cela, il n'a rien à nous « souffler ». Son institution n'en a pas eu vent. Cadavres cherchant « acquéreurs » à El Alia Conséquence directe du séisme du 21 mai 2003, dix corps non identifiés sont toujours en conservation à la morgue d'El Alia. Il s'agit des corps de neuf femmes et d'un jeune homme dont l'âge varierait entre 15 et 17 ans. « De même qu'on ne peut, pour notre part, les enterrer sans avoir au préalable le permis d'inhumer. Il n'y a pas de loi pour nous obliger à le faire au bout d'un moment donné », s'est désolé Ahmed Djaknoun.
Appel au civisme
Par ailleurs, avec l'apport de l'Association pour la protection des cimetières d'Alger (APCA) et de la Cosider, la Bridja d'El Kettar sera restaurée et livrée au courant de ce mois. Ce monument historique, refuge des travailleurs de passage qui s'y prélassent avant de faire leur emplette dans les souks environnants est d'une valeur inestimable eu égard à son ancienneté. Pour finir, M. Djaknoun ne récuse pas le fait que des fossoyeurs, attirés par l'appât du gain, soient tentés d'ouvrir des cavités moyennant une somme d'argent. Pour lui, il importe de tempérer le jugement et d'atténuer en conséquence l'ampleur du phénomène. « C'est presque impossible compte tenu des procédures draconiennes aux citoyens ayant constaté ces dépassements de venir nous voir », lâche-t-il. Il appelle les citoyens à plus de retenue et à veiller à le propreté des cimetières en emportant, en quittant ces lieux sacrés, leurs sachets et chiffons. « Nous ramassons des milliers de boîtes en plastique. Nous demandons à nos citoyens de nous prêter main-forte », conclura M. Djaknoun. Peut-être que « l'envie de mourir » renaîtra-t-elle un jour dans nos contrées, pour battre en brèche à ce qu'affirme l'humoriste française Michèle Bernier.


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