Les paroles, quand elles ne sont pas suivies de gestes et d'actes, comme étant la preuve irréfutable d'un sincère engagement aux côtés des opprimés, elles n'ont alors aucun sens. C'est ce qui se passe aujourd'hui au Sahara Occidental. Voilà déjà 35 ans, jour pour jour, que le peuple sahraoui attend, après le départ de l'Espagne de son territoire, le soutien de l'ONU, de la communauté européenne et des dirigeants arabes pour accéder à son indépendance. Pour des raisons bien connues, et qui n'échappent à personne, le roi Mohamed VI, tout comme l'a fait son feu père auparavant, continue de faire la sourde oreille, allant même jusqu'à ignorer puis démentir ce qui se passe à El Ayoum. Depuis la fameuse marche verte, le peuple sahraoui ne cesse de revendiquer son indépendance, en refusant la marocanité imposée par le trône marocain et appuyée par une propagande sans limite faisant croire au reste du monde que tout va bien au Sahara Occidental. L'ONU, quant, à elle, donne l'impression de n'être pas concernée par la question sahraouie. L'on sait, par ailleurs, que la France, pour ne pas rompre ses liens d'amitié avec le trône, soutien l'occupation marocaine et de ce fait bloque le processus de paix, même si elle ne le fait pas ouvertement. Même durant le règne de feu le roi Hassan II la France n'a jamais levé le petit doigt en faveur du peuple sahraoui, tout comme l'Espagne d'ailleurs qui est à l'origine du conflit du fait qu'elle s'était éclipsée du Sahara Occidental en le laissant à la merci du trône marocain. Une occasion rêvée pour les dirigeants marocains. Depuis, le conflit a pris des proportions devenues inquiétantes avec le temps et les affrontements entre les deux parties se sont multipliés. Toutes les démarches entreprises, jusque là aussi bien par le département d'Etat américain que l'ONU, en vue d'une approche pour le règlement du conflit n'ont pas abouti. Elles n'aboutiront pas tant que les grandes puissances (les Etas Unis et la France) refusent obstinément de faire pression sur le roi du Maroc pour que cessent les massacres du peuple sahraouis. Le massacre, lundi dernier du camp de Gdein Izik laisse présager un entêtement du roi à vouloir maintenir le peuple sahraoui sous sa domination lui qui ne s'est jamais manifesté pour récupérer les deux enclaves Centa et Milila. O n ne sait encore pas à quoi joue le roi.