A l'époque de l'ancien Wali Tahar Sekrane, pas moins de 300 charrettes et autant de baudets servant à les traîner figuraient au bilan d'une campagne de lutte comme commerce illicite ambulant. Les ânes et les charrettes confisqués qui furent provisoirement parqués dans des hangars communaux allaient devenir très encombrants pour une mairie préoccupée par d'autres dossiers jugés plus importants. Restitués trois mois plus tard à leurs propriétaires les charretiers seraient disaient-on « réfugiés » en grand nombre dans les communes limitrophes. Un court « asile rural » qui allait en fait les préparer à un retour en force dans les murs de la cité Oranaise … Dès que les conditions le permettent. Malgré l'arrêté d'interdiction et les saisie opérées conjoncturelles, les Oranais constatent depuis quelque temps, plutôt quelques jours le retour des charrettes hippomobiles à travers les artères de la ville un peu plus que le centre-ville, les quartiers populaires et les cites périphériques sont de nouveau investis par les ânes du commerce ambulant. Les baudets auraient peut-être « compris » que les campagnes pour la ville propre et moderne finissent par se diluer et s'éteindre au gré du laxisme chronique érigé en mode de gestion de la maintenance urbaine. Il y a deux ans de cela, toujours à l'époque de l'ancien Wali en poste une décision « originale » a été annoncée visant à doter tous les marchands ambulants de jolis tricycles flambant neuf. Même des coffres « climatisés ont été prévus pour les vendeurs de poisson ambulants. On constate aujourd'hui que « ces idées » relèvent plutôt de ces « innovations populistes » inscrites au registre des histoires oranaises saugrenues. L'âne ambulant qui façonne lui aussi le décor des rues Oranaises n'est en fait que l'un des symptômes d'une maladie urbaine plus profonde. Et on ne soigne pas une maladie en traitant uniquement les symptômes sans en éliminer les causes. La chasse aux charrettes hippomobiles illicites, la vente du pain sur les trottoirs la prise en charge des espaces publics, l'affichage publicitaire, la gestion de parking et bien d'autres d'étails de fonctionnement de la ville d'Oran ne cesse de prouver les limites d'une politique de gestion urbaine axée, sur « des campagnes » ou le tâtonnement et l'improvisation sont à l'image du dérèglement des normes et des visions de l'avenir collectif.