Partant du constat que l'investissement est l'un des axes du développement économique local et au vu de l'importance de la demande marquée par la volonté de l'investissement privé, l'initiative du wali de Sétif s'inscrit dans un contexte national marqué par le problème de l'offre du foncier industriel, un point inscrit à l'ordre du jour du dernier conseil de gouvernement. L'importance stratégique du dossier a marqué aussi le rapprochement des directeurs de l'exécutif nationaux avec le chef de l'Etat, le week-end dernier. Il s'agirait en fait d'une réflexion autour du problème du foncier industriel longtemps gelé et des perspectives de son développement sachant qu'aucune politique de création de zones industrielles n'a été initiée depuis 1970. A Sétif, l'initiative a été entamée au niveau de la chefferie de l'exécutif, d'abord par le recensement du potentiel du tissu foncier qui a abouti à une première décision urgente d'extension de la zone industrielle sur une superficie de 110 ha. Outre cela, l'opération de viabilisation de la zone d'activité d'El Eulma, un autre pôle économique de la wilaya, a permis la mise en place de 120 micro-investissements qui varient entre 600 et 2 000 m². Enfin dans le cadre du programme des Hauts Plateaux, Sétif a bénéficié de l'inscription de deux mini-zones industrielles à Aïn Oulmane et Aïn Azel. Selon le secrétaire général de wilaya, la proposition de l'intervention du Trésor public dans le domaine de la viabilisation est un facteur qui favoriserait l'accès au foncier industriel. Cependant, relève-t-il, « le CALPI n'est pas une agence foncière ». L'institution, selon les termes du numéro 2 de la wilaya de Sétif, « assiste et accompagne l'investissement, tout en prenant en compte la formule de la concession de terrain qui reste tributaire des clauses paraphées sur le cahier de charges », une initiative qui mettrait fin à la spéculation sur le foncier industriel. Aussi est-il utile de signaler l'installation de la commission de wilaya de soutien à l'investissement, en février 2006, dont les premiers résultats livrés au mois de mai dernier ont fait apparaître la validation de 104 projets parmi 273 encore au stade de l'étude. Il s'agit de projets entrant dans les secteurs du plastique, agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique et électronique domiciliés dans la nouvelle zone d'activité d'Ouled Saber, à l'est de Sétif et au niveau de l'extension de la zone industrielle de Sétif, en attendant le lancement du projet stratégique de mégazone, situé entre Sétif et El Eulma dont le montant de la réalisation est évalué à quelque 700 milliards de centimes. Par ailleurs, dans le même cadre, le foncier urbain devrait obéir selon les responsables de la wilaya, à de nouvelles restrictions établies par le wali de Sétif. Désormais, les investissements médicaux (cliniques), touristiques ou éducatifs (écoles privées) établis en centre urbain seront normalisés grâce à la formule des enchères et de la concurrence afin, relève-t-on, de « mettre fin au favoritisme et au passe-droit ». Il s'agirait, selon les responsables, de répondre à une volonté de l'investissement orienté vers « la création de l'emploi, des richesses et de l'impôt », tout en proposant des modalités « concrètes » et accessibles de soutien à l'investissement. A. B.