Disposant de l'un des plus importants réseaux routiers à l'échelle nationale avec 600 km de routes nationales, 708 km de routes secondaires et un peu plus de 2.016 km de chemins communaux, la wilaya de Sétif souffre depuis quelques années d'un grave phénomène de dégradation frappant ces différents axes routiers en raison des intempéries qui ont sévi ces dernières années. En effet, après plus d'une décennie marquée par la sécheresse, des pluies diluviennes sur la région des hauts-plateaux ont provoqué des glissements de terrains, lesquels demeurent la principale cause de cette dégradation en l'absence de moyens d'évacuation des eaux pluviales. Les inondations, qui ont touché la majorité des communes et des localités enclavées de la wilaya à cause de la saturation des conduites, ont eu finalement un effet néfaste sur l'état des routes. Ce constat, rendu public lors de la session de l'APW tenue ce samedi, a fait l'effet d'une sonnette d'alarme pour les cadres locaux qui ont doublement mis l'accent sur la nécessité de trouver des solutions urgentes et efficaces pour parer à cette situation qui tend à décourager l'investissement et, partant, la fixation des populations dans leur milieux naturels. Selon le rapport rendu public, plus de 41% de l'ensemble du réseau ne sont pas revêtus, et les accotements au niveau de la majorité des routes ne répondent à aucune norme technique. Selon les conclusions de ce même rapport, la situation n'est guère plus reluisante au niveau des chaussées urbaines en raison du manque de coordination entre les différents intervenants, tels les services de l'hydraulique, ceux de la Sonelgaz ou encore les PTT. Il n'est pas rare en effet que différents branchements (eau, gaz, électricité, etc.) nécessitant le creusement de tranchées soient effectués après les opérations de réhabilitation et de goudronnage des chaussées. Au chapitre de la prise en charge des insuffisances constatées en matière de liaisons routières, l'APW relève dans ses conclusions, d'une part, la non-classification de certains axes montagneux, ce qui rend difficile le budgétisation d'opérations pour leur entretien, et d'autre part l'insuffisance des autorisations de programme allouées au bénéfice du secteur durant les années écoulées. Des efforts conséquents étant désormais consentis par l'Etat au titre des différents programmes de développement, notamment le plan complémentaire de soutien à la relance (600 millions de dinars sont en effet débloqués pour la réhabilitation et la modernisation des chemins de wilaya et communaux), les élus locaux ont insisté quant à l'urgence d'entamer les travaux inscrits, de les mener selon les règles de l'art et de les achever dans les délais impartis. L'APW a également mis l'accent sur la nécessité de doter les communes de la wilaya en moyens mécaniques d'intervention pour la maintenance des routes et la création de postes budgétaires en vue de permettre les recrutements nécessaires pour mener à bien les opérations d'entretien. Dans son allocution, le wali de Sétif, Nouredine Bedoui, abondant dans le sens des élus, a indiqué que l'Etat « a mis d'importants moyens dans le secteur des travaux publics pour la réalisation d'axes stratégiques, de l'autoroute Est-Ouest et de centaines d'ouvrages d'art. Mais il serait tout aussi judicieux d'accompagner cet effort par des actions d'accompagnement destinées à entretenir, réhabiliter, moderniser et développer les réseaux secondaires dont dépendent les conditions de vie des populations rurales ». Le chef de l'exécutif a également souligné, dans ce contexte, que devant la saturation des centres urbains, il est aujourd'hui temps d'imaginer les solutions qui pourraient permettre la sédentarisation des populations et mettre ainsi fin à l'exode rural. Zacharie S.Loutari, Le Quotidien d'Oran