Le premier colloque international sur l'archéologie et l'environnement, tenu dimanche et lundi derniers au musée national de Sétif, n'a pas suscité en fait l'intérêt escompté par les organisateurs, car il s'agit d'un événement scientifique destiné en premier lieu aux instances concernées par la préservation des sites archéologiques et la protection de l'environnement. De ce fait, ce sont les autorités locales, les services de sécurité et la société civile qui sont ciblés par l'ampleur du rendez-vous scientifique organisé par l'Institut d'archéologie d'Alger où, pas moins de neuf savants du domaine étaient présents. Professeurs et docteurs des universités d'Alger, de France, d'Egypte, de Tunisie et du Maroc, sont intervenus durant deux jours sur des thèmes inhérents à la situation du patrimoine archéologique et à la dégradation de l'environnement en Algérie. Sétif, ville retenue comme cas particulier de densité archéologique, devait constituer un exemple de protection de l'environnement et des vestiges archéologiques, selon les participants qui déplorent en premier l'absence des participants à la rencontre. Outre la chaise vide des communes, ce sont plutôt les associations qui avaient fait défaut à l'appel des chercheurs et savants du domaine de l'archéologie et de l'environnement. Selon le professeur Cheniti de l'université d'Alger, la société considère que les restes archéologiques étaient des objets consommés sans aucune valeur. Outre cela, au vu du rapprochement de l'archéologie et de l'environnement, les spécialistes considèrent que la détérioration de l'aménagement urbain dans les villes d'Algérie est un facteur qui a influé négativement sur les deux aspects civilisationnels car, en fait, la première intervention du professeur Cheniti fait ressortir le problème de l'absence des spécialistes locaux. Les spécialistes présents à Sétif constatent que, malgré les efforts déployés par les directions locales de l'environnement, le problème de prise de conscience reste posé du côté des autorités locales et de la société civile. Aussi, les spécialistes relèvent que l'université algérienne est demeurée longtemps ancrée dans les réflexions théoriques propres à la mission de la formation mais sans pour autant s'assigner un rôle actif orienté vers la société. Le professeur Cheniti considère que le premier colloque constitue une première démarche en vue d'impliquer l'université dans les tâches de prise en charge et d'orientation de la société civile et l'administration dans le domaine de la préservation du patrimoine archéologique et de l'environnement. Le rendez-vous scientifique, clôturé hier au musée national de Sétif, est intervenu certes dans une conjoncture de préparation de la visite du président de la République, où la participation n'a guère été à la hauteur, mais les participants gagnés par la déception reportent à l'année prochaine une organisation plutôt encourageante de la manifestation scientifique qui traite des aspects civilisationnels de la société. A. Benyelles, La Tribune