'est un véritable cri de détresse que lancent les handicapés moteurs d'El Eulma, en mettant à l'index ce qu'ils qualifient d'exclusion en l'absence de textes qui aideraient à leur insertion et leur promotion sociale, notamment lorsqu'il s'agit de faire prévaloir leur droit à une vie normale. « On trouve scandaleux qu'on nous traite comme des gens anormaux », dira l'un d'eux, qui ajoute : « Il est dit quelque part que les handicapés bénéficient d'une réduction dans le transport public, mais ce soi-disant avantage n'a jamais été mis en application et n'implique en rien le privé ». Pour notre interlocuteur, cette frange de la société demeure outrageusement mise à l'écart, autrement dit considérée comme des citoyens de seconde zone. Au niveau des administrations, l'on se cache derrière les instructions de la tutelle pour dénier les avantages accordés à la masse des handicapés. Selon Lahcène. A., qui a perdu ses jambes lors d'un accident de la circulation, les handicapés sont des laissés-pour-compte. « Je considère cela comme une injustice à l'égard des handicapés qui ont le droit à la citoyenneté et à l'exercice d'une activité professionnelle comme tout le monde », dira Saïd M., médecin et membre d'une association de mal-voyants. Dans le même ordre d'idées, un autre membre de l'association déplore qu'aucune mesure de facilité d'accès aux administrations et services publics n'existe pour cette catégorie de la société. « La législation est claire, elle ne fait pas de distinction entre les couches sociales », conclura-t-il, tout en lançant un appel aux associations de la ville pour qu'elles jouent leur rôle en tant que force citoyenne.