es personnes atteintes de cécité peuvent reprendre espoir et prétendre à la lumière. En effet, la greffe de la cornée en Algérie, depuis 2005, est en phase de se généraliser dans tous les CHU du pays. Sétif, pour ne pas rester à la traîne, s'est lancée dans le traitement chirurgical de cette atteinte ophtalmique qu'est la cécité ; assez répandue dans la société, elle toucherait 2 cas sur 1000 habitants. Le projet en gestation depuis plus de 3 années, comme nous l'a expliqué le Pr Soualili Zinedine, président du conseil scientifique de la faculté de médecine de Sétif et médecin chef du service de chirurgie infantile, va être enfin concrétisé et permettra de redonner la vue. Effectivement, après une remise à niveau des structures hospitalières, dont le nouveau bloc opératoire de la clinique d'ophtalmologie, refait aux normes internationales, toujours selon le président du conseil scientifique, accueillera la Pre Louisa Chachoua, chef du service d'ophtalmologie de l'hôpital Parnet d'Hussein Dey. La chirurgienne dirigera l'équipe du service local d'ophtalmologie, préparée par le Pr Soualili et le Dr Rédha Nadjib, ophtalmologiste. L'inauguration de ce bloc opératoire, qui fera date dans l'histoire de la ville, permettra à 10 adultes atteints de cécité de recouvrer la vue et, bien sûr, de se lancer dans un programme qui donnera l'occasion à des centaines d'aveugles de la région de Sétif d'éprouver le bonheur retrouver ce sens dont ils étaient privés. C'est aussi l'occasion de rattraper un retard qu'a connu l'école de médecine algérienne durant cette période de régression qu'a connue le pays et aussi, pourquoi pas, reprendre sa place sur la scène médicale africaine. Cette greffe, que le Pr Soualili dédie de tout cœur aux populations courageuses de Ghaza, dont le drame qu'elles vivent perturbe la joie des Sétifiens, va aider aussi au lancement d'autres programmes en état d'hibernation profonde : celui de l'implant cochléaire qui aurait dû démarrer en 2007 et la greffe du rein dont on parle, mais sans agir. Il est maintenant impardonnable de se cacher derrière le manque de moyens et de structures. Les autorités nationales et locales mettent tous les moyens possibles dans la relance et le progrès de la prise en charge médicale qui ouvrira toutes les perspectives à la capitale des Hauts-Plateaux, nouveau pôle économique et industriel de l'Algérie. Toutes les conditions matérielles (instrumentation, greffons venus spécialement des USA) et humaines sont réunies pour la réussite de ce défi.