L'association des anciens des lycées M Kerouani et M Gaid eut le privilège de recevoir Monsieur Daho Ould kablia, membre du gouvernement et ministre délégué aux collectivités locales. La conférence qu'il eut à donner, à l'occasion de la journée de l'étudiant avait été du reste très suivie. En plus du rapport de son témoignage personnel et du vécu de ce valeureux mouvement estudiantin de Mai 1956 auquel se rallièrent la presque totalité des algériens de souche, il eut à évoquer courageusement certains faits historiques tenus tabou jusqu'alors. Répondant méthodiquement aux questions posées, il en avait pas moins soulevé d'avantage d'interrogations sur des faits précis .Ses activités au MALG furent abordées et partiellement décryptées. La disparition de Abbane Ramdhane apparue comme étant victime d'une grave erreur d'appréciation de ses camarades d'armes. Bien qu'il ne s'étala pas plus loin, sans doute par manques d'éléments précis ; il ne restera pas moins debutatif et circonspect sur certains aspects de la conduite de la révolution et des dégâts collatéraux, comme se plairait à le rappeler d'autres. C'est à notre sens un message important d'un membre officiel du gouvernement. Bien qu'il eut à exprimer avec courage et sans complexe, un point de vu personnel sur lequel beaucoup d'interrogations pèsent encore et constituent des points noirs à notre glorieuse révolution. « L'affaire de Melouza », le rappel des faits, la situation géographique, le nombre des victimes, acteurs et responsables des disparitions, furent traités sans équivoque Il parlera de la « bleuïte » ou ce mal et la discorde semée dans les rangs de l'ALN ainsi que l'obtention des aveux par l'usage de la torture ou des liquidations sommaires. Cet acte est sans doute révélateur de ce besoin d'exorciser les vieux démons qui hantent encore nos consciences sur les questions. Mandaté ou pas, il eut comme même le mérite d'en évoquer ces situations pour se referez à la fin, à l'usage de la recherche historique pour éclairer l'opinion sur ces faits dramatiques ainsi que l'exhumation de pans entiers de l'histoire de la révolution inconnus à ce jour. Expurgées de ces complexes, ne se voulant plus une histoire soft, la révolution algérienne grandirait encore et gagnerait d'avantage en prestige et la placerait comme élément historique majeur en cette deuxième partie du siècle dernier. Pour ce faire l'accès à l'information par l'ouverture de certaines archines nationales offriraient les meilleures sources et les meilleures garanties pour répondre précisément à ces préoccupations avait il affirmé. Est-ce que nous voyons là un signe ou le prélude à la reconsidération de la manière de l'écriture de certains aspects historiques de la révolution qui n'a pas encore tout révélée ? Il y a urgence pour certains témoignages devant la disparition inexorable et inéluctable des acteurs encore vivants Un ancien officier du MALG, compagnon de M Daho Oueld Kablia, présent au moment des faits à Beni Ilmane, alla à situer et à justifier certains de ces faits. Arguments insuffisants et peu convaincants estimèrent nombreux auditeurs. La contradiction demeure incertaine à ce jour pour mesurer les sens étiques de la vérité et expliquer certains phénomènes marginaux. Bien que la conférence avait été amputée d'une partie importante à propos de l'activité du grand militant que fut Ferhat abbés, nous eûmes droit à quelques envolées au delà des territoires balisés de notre histoire ou le conférencier sans apporter les éclaircissements souhaités et suffisants, osa courageusement parler .C'est sans doute un début mais c'est aussi le début d'une certaine thérapie longtemps attendue pour nous situer dans la vraie 'histoire aussi bien récente que la très ancienne qui canalisent de plus en plus de questionnements .Qui sommes nous ? Où allons nous ?