Le rejet des prénoms amazighs par l'état civil ne se reproduira plus. Ou, du moins, les agents de l'administration auront désormais une liste de 300 prénoms comme référence. Elle est adoptée et validée par le ministère de l'Intérieur et sera introduite dans la nomenclature des prénoms. C'est une victoire pour plusieurs familles dont les nouveau-nés ont été interdits d'existence légale par l'administration. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, alors en visite à Tizi Ouzou, avait promis de régler définitivement le problème. En effet, le ministère de l'Intérieur a validé une liste portant 300 prénoms amazighs. Cette liste a été proposée par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), dont le premier responsable, Youcef Merahi, estime qu'avec cette validation,"c'est une victoire lorsque le gouvernement reconnaît le déni dans le choix des prénoms amazighs". Pour le SG du HCA, avec cette reconnaissance, "plus jamais un agent de l'état civil ne s'opposera à l'inscription d'un nouveau-né sous un prénom choisi par ses parents". Et de souligner que "c'est un pas vers l'application de l'article 3 de la Constitution". L'article 3 de la loi fondamentale stipule que "tamazight est également langue nationale. L'Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national". Tout en saluant l'initiative du Premier ministre, relayée par le ministère de l'Intérieur, Youcef Merahi a émis des réserves quant au choix des prénoms retenus par l'administration. Ainsi, il informe que son institution avait remis une liste de près de 1 000 prénoms. Les pouvoirs publics ont décidé alors de réduire la liste à 300 prénoms, répartis sur une moitié de prénoms féminins et l'autre moitié pour les prénoms masculins. Youcef Merahi, que nous avons contacté hier, et qui a émis des réserves, a précisé que "cette liste n'est pas définitive". Tout en appelant à des états généraux de l'état civil, avec le concours des spécialistes et des concernés, Youcef Merahi a fait savoir que les prénoms amazighs déjà inscrits doivent être considérés d'office comme prénoms usuels dans l'administration. Il a appelé à l'harmonisation de l'orthographe des prénoms. Par ailleurs, il a appelé le législateur et le gouvernement "à définir le sens de la consonance algérienne". Notre interlocuteur s'est interrogé "si les prénoms turcs ou iraniens sont de consonance algérienne ?"