Les pharmaciens d'officine de la wilaya de Sétif, affiliés au Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), ont déposé un préavis de grève de trois jours, prévue les 15, 16 et 17 septembre. Cette décision, jugée comme ultime recours afin de protester contre les dernières décisions de la Direction de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, a été prise conjointement par le Syndicat national des pharmaciens d'officine de Sétif et la Section ordinale des pharmaciens de Sétif (Sorp) lors de l'assemblée générale tenue le 10 septembre. Les raisons principales de ce mouvement de grève sont liées aux décisions de la Direction de la santé et de la population de la wilaya de Sétif (DSP) qui consent à octroyer des agréments pour l'ouverture et l'installation de nouvelles officines privées, ainsi que l'affichage des listes des nouveaux pharmaciens, qui, selon les initiateurs de la grève, sont en totale contradiction avec la réglementation en vigueur. Selon le président du bureau de wilaya de Sétif du Syndicat national des pharmaciens d'officine, M. Fayçal Abed, qui se trouve être également le président national du Snapo, « aucune suite n'a été réservée à nos doléances par les autorités locales, wali et directeur de la santé, on s'est retrouvés dans l'obligation de recourir à l'ultime solution qui nous reste, à savoir le mouvement de grève. On a réitéré notre disponibilité à travailler dans un cadre serein et dans le respect de la réglementation en vigueur. Octroyer de nouveaux agréments en violation des lois en vigueur mettra en péril l'existence même des pharmacies. L'ouverture d'une nouvelle pharmacie dépend du nombre d'habitants recensés dans la commune où elle va être située (numerus clausus). Le ratio initié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est de l'ordre de 5 000 habitants par pharmacie, alors que pour la ville de Sétif, il est de 2 800 habitants par officine. On doit savoir qu'à Sétif-Ville, par exemple, il y a un surplus de 55 officines. Nous ne sommes contre personne mais en revanche pour l'application stricte de la réglementation ». Concernant le second point de la discorde, soit la décision d'attribution d'agréments aux nouveaux pharmaciens, le responsable du Snapo affirme que « la décision prise par le DSP est illégale et contraire à la réglementation. Supposons que la DSP veuille bien délivrer de nouveaux agréments et participer par la même occasion, selon ses déclarations, à créer des postes d'emploi pour les jeunes diplômés, alors pourquoi ne pas suivre la réglementation qui stipule de délivrer des agréments aux nouveaux pharmaciens (par ordre d'arrivée) inscrits sur le registre coté et paraphé existant au niveau de la Direction de la santé comme le stipule l'arrêté n°002 qui a été instauré par un décret. Au lieu de cela, le DSP a fait modifier les critères, en faisant valoir l'ancienneté du diplôme. Aussi, la liste des nouveaux pharmaciens a été confectionnée sur la base du copinage. Ainsi les quatre premiers portés sur cette liste étaient classés dans le registre ad hoc à la 700e place. Ils seront donc les premiers servis au détriment des centaines d'autres postulants qui attendent leur tour depuis déjà des années. Pour ce qui est de la commission chargée de la confection de ces listes, pour nous c'est une commission fantoche. Aucun représentant de l'ordre des pharmaciens n'a été convié à en faire partie, comme le stipule le règlement. Plus grave encore, certaines personnes qui n'ont rien à voir avec cette commission en ont fait partie », a-t-il affirmé. A la fin, le Snapo et la Sorp se disent déterminés à prolonger, encore une fois, si nécessaire, de trois jours dans le cas où leur seule et unique revendication n'est pas prise en considération, qui est juste de faire appliquer la réglementation en vigueur. Le Soir