La foudroyante découverte du parcours terroriste du tueur du Musée juif de Bruxelles est venue à point nommé pour faire avancer le débat sur les périls que constitue – non seulement pour l'Europe, mais pour tous les pays de la région, dont l'Algérie – le retour des djihadistes partis combattre en Syrie. Des rapports en cascade foisonnent, depuis quelques semaines, de mises en garde et d'alertes contre le phénomène d'autoradicalisation des jeunes issus des banlieues. Tous les gouvernements ont, de concert, réagi en annonçant de nouvelles mesures de lutte contre les réseaux de recrutement et de soutien aux groupes terroristes étrangers. Ils reconnaissent tous indirectement le laxisme des autorités dans la chasse aux djihadistes potentiels et, plus directement, la défaillance de leur système d'insertion sociale. Mais nous n'avons entendu aucun mea culpa, aucune déclaration avouant une complicité indirecte de ces mêmes gouvernements qui n'ont pas cessé, depuis plus de trois ans, d'appeler ouvertement à armer la « rébellion » en Syrie et de l'assurer de son soutien moral et diplomatique. Comment expliquer, aujourd'hui, les jérémiades d'un Fabius ou d'un Brown, alors que, il y a seulement une semaine, ils ont été à l'origine d'une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, demandant à présenter la Syrie devant la Cour pénale internationale pour « crimes contre l'humanité » ? Comment ces meneurs de la diplomatie occidentale encouragent-il des djihadistes, partis d'Europe ou d'ailleurs, à tuer, à commettre des massacres les plus atroces dans un pays comme la Syrie, et trouvent effroyable et hautement préoccupant que ces mêmes criminels commettent des attentats ou sèment la terreur dans leur pays ? Il est aussi curieux de constater que, dans le débat actuel, les éditorialistes et autres commentateurs des médias dominants, en France et dans d'autres pays d'Europe, ne posent jamais ces questions. De deux choses l'une : soit Paris, Londres et Washington arment les islamistes pour ternir l'image de l'islam en tuant sans foi ni loi – mais le plus loin possible de l'Europe et des Etats-Unis –, et qu'ils subissent un retour de flamme ; soit ils ont intégré ces crimes contre la communauté juive en Occident pour accentuer la haine anti-musulmane. Dans le premier cas comme dans le second, les dirigeants occidentaux sont autant coupables que les auteurs de ces crimes eux-mêmes. Seront-ils jugés un jour ? Dans un autre siècle peut-être. Source : (Algérie patriotique)