D?cid?ment, ni l?envol des prix du mouton, ni le froid glacial du Sersou et encore moins les man?uvres sp?culatives des maquignons et ?leveurs reconvertis en la circonstance, n?auront pu entraver le rituel de l?A?d El-Adha. Preuve en est que tous les espaces des quartiers de la ville de Tiaret se sont transform?s, pour quelques heures seulement, en abattoirs ? ciel ouvert. Tout le tapage fait autour des prix du mouton, aura finalement laiss? place au consensus habituel, autour duquel se rangent toujours ceux qui auparavant d?non?aient la sp?culation et la chert? de la b?te d?di?e au sacrifice. Mieux, ces derniers auront ?t? les premiers ? faire la joie de leurs enfants qui les accompagnaient lors de leurs tourn?es dans les march?s de la ville ou dans les enclos ?rig?s ? cet effet dans la p?riph?rie. Bref, en cette premi?re journ?e de l?A?d El-Adha, tous les moutons achet?s ont ?t? immol?s et avec leur ?me, se sont envol?s tous les millions de dinars, ne laissant que des traces de sang et aucun remords ? certains maquignons sans scrupules, trop contents d?avoir saign? aux quatre veines les adeptes du rituel d?Abraham. Le cycle du mouton franchi, c?est au tour de la pomme de terre, cet aliment du pauvre qui s?ent?te ? refuser de s?aligner sur une mercuriale, elle-m?me ?cartel?e entre les champs boueux et les chambres froides de plus en plus d?garnies. Dans cet univers de consommation effr?n?e, les gens ne s?interdisent plus d?acheter. Les sp?culateurs avertis ne le savent que trop, puisque apr?s avoir ?t? mis ? mal par l?acquisition du mouton, le citoyen a ?t? achev? par les l?gumiers.