C?est la fin de la r?cr?ation pour les banques ?trang?res pr?sentes sur la place d?Alger ou qui souhaitent s?y ?tablir ! Le Conseil de la mon-naie et du cr?dit (CMC) qui redoute, comme la peste, le virus de la crise financi?re mondiale vient d?adopter un nouveau dispositif prudentiel ? m?me de pr?munir l??conomie nationale contre les mauvaises surprises. La Banque d?Alg?rie via son Conseil national de la monnaie et du cr?dit a d?cid?, en effet, de revoir ? la hausse le montant du capital minimum requis des banques et ?tablissements financiers. C?est ce qu?a annonc? cette institution, jeudi dernier, dans un communiqu? rendu public. Cette mesure pr?ventive concerne, ? la fois, les banques nationales et ?trang?res. Et conform?ment ? ces mesures, le CMC enjoint aux banques et succursales de quadrupler le capital minimum ? hauteur de 10 milliards de dinars soit 100 millions d?euros et de porter ? 35 millions d?euros contre 5 millions actuellement celui des ?tablissements financiers et des succursales d??tablissements financiers. Par ces mesures in?dites, le CMC place la barre tr?s haut pour les investisseurs qui souhaitent s??tablir en Alg?rie, mais aussi pour les nationaux qui veulent cr?er leurs propres banques. Ces derniers vont, de fait, r?fl?chir plusieurs fois avant de se jeter sur la place d?Alger tant les conditions ne semblent pas ? la port?e du premier sp?culateur. Il est, en effet, difficile pour les patrons de la finance mondiale de satisfaire ? ces obligations dans un contexte mondial marqu? par l?effondrement, comme des ch?teaux de cartes, des principales enseignes bancaires. Cela est d?autant plus vrai que les ?tablissements financiers ont subi, et subissent encore, les contrecoups des ?subprimes? am?ricaines et des crashs en s?rie des banques au niveau des places boursi?res. Autant dire que les autorit?s nationales semblent vouloir fermer, l?galement, la porte pour se pr?munir contre les effets de la crise financi?re mondiale. Il va de soi qu?il serait difficile pour les banques ayant subi d?j? des pertes s?ches et qui peinent ? se recapitaliser, de pouvoir et/ou de vouloir revoir ? la hausse leurs capitaux en Alg?rie alors qu?elles font face ? une fonte de leurs liquidit?s. Le Conseil de la monnaie et du cr?dit, lui, ne cache pas sa volont? de pr?munir l?Alg?rie contre la d?stabilisation de la place financi?re. Il est, en effet, soulign? dans l?expos? des motifs du CMC que ces mesures visent ? renforcer ?les r?gles prudentielles et stimuler les cr?dits ? l?investissement ? moyen et long termes?. Le CMC entend, par ailleurs, renforcer davantage ?(la) solidit? financi?re des banques et des ?tablissements financiers ainsi que la stabilit? du syst?me bancaire en Alg?rie?. Pour cause, m?me si la crise financi?re mondiale n?a pas encore d?teint sur l?Alg?rie rien ne garantit le ?risque z?ro? du fait que le paysage bancaire national s?est enrichi, ces derniers ann?es, avec pas moins de 17 succursales d??tablissements ?trangers ? capitaux mixtes, touch?s par la crise, qui pourraient transmettre ?le virus?. On citera notamment parmi les banques ?trang?res ayant ouvert en Alg?rie, les groupes bancaires, Soci?t? G?n?rale, BNP Paribas, Natixis, HSBC et l?Am?ricaine Citygroup ainsi que d?autres banques arabes et maghr?bines. ?Mieux vaut tard que jamais? semble signifier le CMC qui va, ainsi, dans le sillage du dernier discours du Premier ministre devant les d?put?s. En effet, Ouyahia a annonc? le changement des r?gles de jeu. Apr?s les premi?res mesures de ce type au lendemain du scandale Khalifa et qui avait co?t? au Tr?sor, pas moins, de deux milliards de dollars, les autorit?s op?rent un autre tour de vis autrement plus s?v?re. Autant dire que l??quation qui se pose, d?sormais, pour les banques nationales autant que pour leurs comp?res ?trang?res, est de s?adapter ou dispara?tre !