?Pourquoi l?Etat autorise-t-il des manifestations rituelles de courbettes et interdit une marche pacifique de solidarit? avec le g?nocide de Ghaza que tous les peuples du monde ont condamn?, ? cor et ? cri ?? ?C?est de la d?n?gation l?se citoyennet??, disait-on dans la foule venue manifester, hier, ? la Place du 1er novembre. Le rassemblement que la majorit? des syndicats, ? l?instar de ceux de l?Education, des ?tudiants, du secteur m?dical, des agents de l?administration et de l?ordre des avocats, a ?t? ainsi emp?ch? par les forces de l?ordre. D?s les premi?res heures du matin, regroup?s dans des v?hicules anti-?meutes, les ?l?ments du Corps R?publicain de la S?ret? ont cern? tout le p?rim?tre de la Place du 1er novembre (ex-Place d?Armes) et tous les chemins qui y m?nent ?taient herm?tiquement ferm?s. Des unit?s ont ?galement ?t? install?es aux rues des Jardins, Philippe et Baghdadi Mohamed, ainsi qu?? l?avenue de la R?publique et le boulevard Ma?ta Mohamed El-Habib. L?acc?s ? la Place du 1er novembre a ?t? ainsi tout simplement interdit, vers les coups de 13H30. Vers 14 heures, les premiers arrivants, trois syndicalistes du secteur de l?Education, ont ?t? arr?t?s et conduits manu militari par la Police, ?de peur, soulignait-on, que cela d?g?n?re?. D?apr?s Belaoun Mohamed, pr?sident du bureau oranais de la Ligue nationale des ?tudiants alg?riens, trois de ses camarades ?ont eu le m?me sort ? la facult? d?Es S?nia?. ?Nous nous pr?parions pour rejoindre la manifestation de la Place du 1er-Novembre, lorsque des policiers ont embarqu? mes trois compagnons. Mais nous n?avons pas renonc?... Nous sommes l? corps et ?mes avec nos fr?res Palestiniens?, tonne-t-il. Vers 14 heures 30, la foule, compos?e d?une centaine de personnes, a pu franchir le p?rim?tre de s?curit?. D?autres groupuscules commen?aient ?galement ? se concentrer au niveau des barrages de police. Un quart d?heure plus tard, la foule se renfor?ait encore avec l?av?nement de dizaines de jeunes du quartier de Sidi El-Houari et de Derb. Se sentant appuy?s par ces jeunes, les protestataires sortaient alors les drapeaux et les banderoles et commen?aient ? marcher autour du jet d?eau central de la Place du 1er-Novembre, tonnant des slogans, comme ?Avec nos fr?res de Ghaza, nous partageons votre drame?. En tous les cas de figure, la manifestation se voulait pacifique et sans tapage, vu la composante humaine ayant r?pondu ? l?appel des syndicats oranais. Tel cet artiste peintre de l?Ecole des Beaux-Arts qui a distribu? aux manifestants des toiles portant sur le drame de Ghaza ou cette professeur en m?decine qui a ?t? d?un courage et d?une verve exemplaires pour lib?rer ses ?tudiants interpell?s. L?intervention des forces de l?ordre qui devait disperser la foule a transform? cette manifestation pacifique en un capharna?m. Les manifestants, affol?s, couraient dans tous les sens, comme cette m?re qui pleurait ? chaudes larmes pour sa fille qui avait ?t? embarqu?e. Il a ?t? m?me signal? des ?chauffour?es vers 15 heures, ? hauteur de la rue Baghdadi Mohamed ainsi qu?au boulevard Mohamed Ma?ta El Habib. Il y a lieu aussi de noter que la mode, ces derniers jours, est aux rassemblements de solidarit? ? Saint-Pierre. Des drapeaux isra?liens y sont quotidiennement br?l?s, des drapeaux dessin?s sur des serpilli?res. C?est aussi cela les c?urs des Oranais qui sont, ? l?unanimit?, avec les s?questr?s, les terroris?s, les va-nu-pieds Ghazaouis. ?Le plus absurde est qu?aucun parti politique ni aucune personnalit? de la ville n?est venue nous soutenir, ? part quelques militants du bureau local du Front des forces socialistes?, faisait remarquer un manifestant.