A une semaine de son investiture, le pr?sident am?ricain ?lu, Barack Obama, se trouve dans une situation inconfortable devant la nouvelle donne au Proche-Orient. Alors qu?il n?a pas encore pris ses fonctions dans le bureau ovale pour se consacrer, dit-il, aux dossiers ?pineux de la crise interne et du retrait du bourbier irakien, voil? qu?il est d?j? confront? ? une situation tr?s explosive en Palestine, l?escalade militaire isra?lienne transformant la Bande de Ghaza en un ?norme charnier, au vu et au su du monde entier. Invit?, hier, au Centre d??tudes strat?giques du journal Echa?b, Hamoud Salhi, professeur assistant en sciences politiques ? l?Universit? de Californie, Dominguez Hills, ?galement collaborateur ? la revue Golf News et radio Intifadha, est revenu sur le nouveau pr?sident am?ricain et la probl?matique du Proche-Orient, ainsi que sur la nature de la politique ?trang?re des Etats-Unis et comment l?influencer. Dans une conf?rence magistrale, le Dr Salhi s?est ainsi interrog? sur le silence d?Obama d? ? des pressions ext?rieures exerc?es par le tr?s influent lobby juif ou simplement ? la multipolarit? de la d?cision am?ricaine que plusieurs institutions telles la Maison-Blanche, le secr?tariat d?Etat ? la D?fense, les AE, la CIA et les Think Tank. Dans son analyse, il estime que, ces derni?res ann?es, ?le bureau ovale, repr?sent? par le pr?sident et ses proches conseillers, a pris le dessus dans toute d?cision d?ordre strat?gique?, mettant ? l??cart les interventions du Congress, en optant pour la force militaire au d?triment de la solution diplomatique pour le changement. Faisant notamment de ses repr?sentations diplomatiques, ? l??re Bush, de simples fortifications en raison de la guerre globale contre le terrorisme. Selon le Pr Salhi, ?l??quipe d?Obama voulait insuffler une nouvelle approche dans le traitement des dossiers sensibles, notamment celui du Proche-Orient, avec la d?signation de la secr?taire d?Etat Hillary Clinton, ?pouse de l?ex-pr?sident Bill Clinton, ayant ? son avantage sa riche exp?rience et sa position en faveur d?un Etat palestinien?, ce qui lui a valu, rappellera-t-il, ?des critiques de la part de certains groupes de pression juifs qui lui ont fait changer d?avis en derni?re minute lors de son ascension en tant que s?natrice de l?Etat de New York?. Idem pour le conseiller ? la S?curit? nationale, James John, dont la nomination a suscit? une grande pol?mique apr?s son d?placement en Cisjordanie et Ghaza. Ainsi que l?ambassadrice am?ricaine ? l?ONU, Susane Rice, fervente d?fenseur des Droits de l?Homme qui s?est soulev?e par le pass? contre le g?nocide au Rwanda. Ce qui pourrait, selon lui, l?interpeller sur le carnage ? huis clos qui se d?roule actuellement depuis plus de deux semaines ? Ghaza. Pour le conf?rencier, ?Isra?l fait tout pour qu?Obama n?interf?re pas, dans l?imm?diat, dans le conflit et remettre tout le monde dans les n?gociations, pour ne pas perdre de vue la pertinente question de l?Iran?. Et lui laisser le soin dans son nouveau plan, d?apr?s lui, ?d?affaiblir la continuit? strat?gique de l?Iran, ? savoir le Hizbollah et Hamas, et de pr?parer le terrain pour emp?cher les n?gociations sur les 15% de terres occup?es par les colonies juives en Cisjordanie?. ?Apr?s avoir r?ussi auparavant, ajoutera-t-il, ? mettre dans son giron la l?gitimit? internationale et ? imposer le fait accompli ? l?Autorit? palestinienne en l??loignant de ses principales questions qui sont El-Qods, capitale de la Palestine, le retour des r?fugi?s et les fronti?res de juin 1967. ?Isra?l ne veut pas de normalisation avec les pays arabes pour des consid?rations ?conomiques, mais pr?ne plut?t les relations bilat?rales, ? l?instar de la Mauritanie et du Qatar pour les questions d??nergie, pour mieux servir ses int?r?ts et les diviser sur la question de la Palestine?, dira-t-il ?galement. Le Pr Hamoud Salhi reconna?t tout de m?me que l?arriv?e de Barack Obama ? la Maison-Blanche est une chose positive, ?tant donn? qu?il est un homme qui ?coute et qui r?fl?chit, contrairement ? ses pr?d?cesseurs domin?s par la logique id?ologique?. Comment donc influencer la politique ?trang?re am?ricaine? Le Dr Salhi invite les r?gimes arabes ? revoir de fond en comble leurs questions strat?giques en prenant en compte les revendications de leurs populations. Mais, aussi, utiliser la force du lobbying pour infl?chir les d?cisions US. Tout en se rapprochant des nouveaux acteurs dans la g?opolitique mondiale, en l?occurrence l?Iran, la Turquie, la Chine, le Br?sil et la Russie. Enfin, pour le Dr Salhi, ?les Palestiniens n?ont pas exploit? en leur faveur les positions ant?rieures arabes lors des n?gociations d?Oslo et de Madrid, en faisant cavalier seul. Mieux encore, ils ne disposent pas de m?canismes politiques pour changer ? leur profit l?opinion publique am?ricaine?.