Elu ?Meilleur livre de l?ann?e 2008" par la r?daction du magazine LIRE, ?Ce que le jour doit ? la nuit? de Yasmina Khadra ne cesse de susciter les commentaires les plus ?logieux de la part des critiques et des lecteurs, tout particuli?rement en France au sein de la communaut? pied-noir. Dans une lettre adress?e ? cet authentique ?crivain, qu?elle a fait parvenir ? ?La voix de l?Oranie? par l?interm?diaire d?un de nos collaborateurs, Huguette Rivi?re, native de Sidi Ali Boussedi (ex Parmentier), auteur ?galement, avoue avoir ?t? boulevers?e ? la lecture de ce livre. A sa demande, nous publions ci-apr?s quelques extraits de sa longue lettre empreinte de tant de nostalgie pour son ancien village natal ?noy? dans les vignes, ressemblant ?trangement ? Rio Salado, l?ostentation en moins...? ?Une v?ritable onde de choc m?a secou?e ? la lecture de certaines pages qui m?ont replong?e dans un pass? lointain et pourtant si vivant, br?lant m?me. Mon p?re poss?dait une ferme certes, mais n?appartenait pas ? la carte des riches propri?taires terriers hautains et m?prisants si souvent d?crits et d?cri?s par la litt?rature et le cin?ma. (...) ?Le c?ur rong? par le d?sespoir d?avoir perdu, en m?me temps que sa terre natale, ses anciens compagnons de route. Ils s?appelaient Kouider, Larbi, Hachemi ?. (...) Dans ?votre livre bouleversant d?authenticit?, vous avez su admirablement faire revivre le pass?, rena?tre des cendres toute une p?riode riche en souvenirs enfouies dans les m?andres de la m?moire. Quel talent! J?ai suivi avec beaucoup d?int?r?t l??mission litt?raire ?la grande biblioth?que? dont une partie vous ?tait consacr?e. Vous ?tes apparu pudique, sensible, fier de votre ?uvre, et vous pouvez l??tre. Vous parlez des femmes en g?n?ral, et de votre femme en particulier, avec d?licatesse et amour. Un vrai bonheur pour nous toutes qui sommes femmes d?entendre cet hommage rendu ? ?la femme de toute une vie?. Oui, vous m?ritez une distinction litt?raire et je ne doute pas qu?elle vous soit accord?e. La France, soucieuse de promouvoir notre belle langue vous doit cette reconnaissance. J?ai conserv? avec l?Alg?rie des liens ?troits et compte bien y retourner prochainement, aid?e dans ce projet par des amis arabes d?une extraordinaire gentillesse. Pour eux, pour mes parents et pour moi-m?me, j?accomplirai ce p?lerinage, consciente que mon joli village n?a plus le m?me visage et que la maison de mon enfance n?est plus celle conserv?e pieusement dans ma m?moire. Mais je sais aussi que l?-bas, m?attendent des joies profondes: Ali et Mohamed m?offrent des tr?sors d?amiti?, je saisirais leurs mains tendues avec ?motion et reconnaissance en signe de r?conciliation et d?amiti? entre deux communaut?s si cruellement s?par?es par l?histoire. Cher monsieur, pardonnez mon bavardage. J?ai connu, gr?ce ? vous, des moments de pur bonheur. Soyez-en remerci??.