L?aviculture qui auparavant avait le vent en poupe, s?est retrouv?e en pleine crise, depuis que l??uf est c?d? entre 10 et 12 dinars la pi?ce, alors que le kilo de poulet plane entre 260 et 290 dinars, ce qui le met hors de port?e d?une importante frange de consommateurs. En ce temps o? ces prix donnent le tournis aux salari?s et aux retrait?s, la viande blanche leur est de moins en moins accessible. Pourtant, ? premi?re vue, rien ne para?t plus simple que l??levage de volailles, si l?on dispose d?un hangar, de mat?riel appropri? et de poussins. En r?alit?, nombreux sont les aviculteurs, pour qui les prix des intrants d?passent l?entendement et qui mettent la cl? sous la porte. Selon eux, le poussin d?un jour est d?j? cot? entre 70 et 80 dinars l?unit?, son aliment frise les 4.000 dinars le quintal, parfois plus, sans compter les frais d?exploitation et de pr?vention de maladies. Selon nos interlocuteurs, la fili?re est d?sormais ouverte aux seuls nantis. ?Il fut un temps o? des coop?ratives avicoles, contr?l?es et soutenues par l?Etat, prosp?raient ? Remchi ou ailleurs. Mais, depuis que le priv? a investi ce cr?neau un peu partout, les poussins fournis ne sont pas issus d?une souche contr?l?e et ce faisant, l?aviculteur assiste ? son corps d?fendant, au d?veloppement hors normes de son cheptel avicole. Comme l?atteste un v?t?rinaire, avec un poussin issu d?une souche non contr?l?e, m?me si l?on proc?de ? son ?levage correctement, son d?veloppement et sa prise de poids sont comme retard?s. Par exemple, au lieu d?atteindre 1 kilo en 40 jours, il met souvent 50 jours pour atteindre ce poids. Autrement dit, si un poulet n?est pr?t qu?au del? de 50 jours, il devient budg?tivore pour son ?leveur. Cette analyse confirme que pour combler cette perte, l?aviculteur est oblig? de vendre son produit plus cher. Ceci ?tant, bon nombre d?aviculteurs reconnaissent que le prix du poulet ?vid? est inaccessible aux bourses moyennes. Selon eux, pour que le prix du poulet puisse se stabiliser sous la barre des 200 dinars le kilo, il faudrait r?activer les coop?ratives avec le soutien de l?Etat, pour fournir le poussin, l?aliment du b?tail et le contr?le sanitaire aux adh?rents. Reste ? trouver la bonne formule, pour que ces coop?ratives ne connaissent pas le m?me sort que celles qui les ont pr?c?d?es dans ce cr?neau. Toujours selon nos interlocuteurs, aujourd?hui, seuls les gros ?leveurs peuvent soutenir la concurrence dans ce cr?neau qui pourrait r?sorber un fort taux de ch?mage. Les responsables de l?agriculture qui sont ainsi interpell?s, sauront-ils r?agir ? temps?...