Saddam Hussein -ex?cut? apr?s l?invasion am?ricaine- et Rafic Al Hariri -tu? dans un attentat ? Beyrouth-, c?est maintenant au tour de Omar el-B?chir d??tre vis? par le premier mandat d?arr?t international d?livr? contre un chef d?Etat. Le monde arabe est ainsi plus que jamais sous pression, alors que les crimes contre le Sud Liban et Ghaza demeurent toujours impunis. La Cour p?nale internationale (CPI) a ?mis, hier, un mandat d?arr?t contre le pr?sident soudanais Omar el-B?chir. Il est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l?humanit? au Darfour, a annonc? la porte-parole de la cour, Laurence Blairon. Le procureur Luis Moreno-Ocampo a affirm?, pour sa part, que le gouvernement soudanais est oblig? d?ex?cuter ce mandat d?arr?t. ?Le gouvernement soudanais est oblig? par le droit international d?ex?cuter le mandat d?arr?t sur son territoire?, a affirm? Moreno-Ocampo, lors d?une conf?rence de presse dans les locaux de la cour. La CPI n?a en revanche pas retenu le chef d?accusation de g?nocide. Il s?agit-l? du premier mandat d?arr?t contre un chef d?Etat lanc? par la CPI, en fonction depuis 2002. Omar el-B?chir, 65 ans, est accus? pour des crimes commis au Darfour, une r?gion de l?Ouest du Soudan d?chir?e depuis 2003 par une guerre civile qui a fait 300.000 morts et 2,7 millions de d?plac?s, selon l?ONU. Khartoum parle de 10.000 morts. En premi?re r?action, le ministre d?Etat soudanais aux Affaires ?trang?res, Ali Karti, a exprim? lors d?une conf?rence de presse au Caire ?le refus total? de son pays de la d?cision de la CPI. Des milliers de Soudanais ont manifest?, d?ailleurs, hier ? Khartoum leur appui au pr?sident el-Bachir. ?Nous t?aimons pr?sident B?chir?, scandaient plus d?un millier de personnes r?unies pr?s du Conseil des ministres, sur les bords du Nil, dans le centre de Khartoum. ?Le mandat d?arr?t montre qu?il y a deux poids deux mesures avec l?Occident. Nous voulons une solution soudanaise ? un enjeu soudanais?, ont d?clar? plusieurs manifestants. ?Nous allons prot?ger le pr?sident B?chir jusqu?? la derni?re goutte de notre sang?, chantaient d?autres, r?unis pr?s de l?universit? de Khartoum. En revanche, la d?cision du CPI a ?t? qualifi?e de ?grand jour? par les responsables des rebelles darfouris. ?Nous estimons que ce jour est un grand jour pour le peuple du Soudan et le peuple du Darfour?, a d?clar? Mohammed Hussein Charif, repr?sentant du Mouvement pour la justice et l??galit? (JEM), un groupe rebelle de cette r?gion du Soudan en guerre civile depuis 2003. ?Nous renouvelons notre appel ? Omar el-B?chir ? se pr?senter devant la Cour pour plaider son innocence, si bien s?r il est innocent?, a-t-il ajout?. Le chef actuel du JEM, Khalil Ibrahim, a soutenu le coup d?Etat d?Omar el-B?chir en juin 1989, avant de tourner le dos au gouvernement et de fonder ? la fin des ann?es 1990 un groupe de dissidents qui d?non?aient la ?domination? des Arabes sur la vie politique et ?conomique. Les Etats-Unis ont imm?diatement appel? toutes les parties soudanaises, dont le gouvernement, ? la ?retenue? apr?s un mandat d?arr?t ?mis par la Cour p?nale internationale (CPI) contre le pr?sident soudanais, a indiqu? hier un porte-parole du d?partement d?Etat. ?Nous appelons toutes les parties, y compris le gouvernement soudanais, ? la retenue. Des violences suppl?mentaires contre les civils et les int?r?ts ?trangers doivent ?tre ?vit?es et ne seront pas tol?r?es?, a affirm? ? la presse Robert Wood lors d?une visite de la Secr?taire d?Etat am?ricaine, Hillary Clinton, au Proche-Orient. En revanche, la Russie a pr?venu contre ce mandat d?arr?t qui va cr?er un ?dangereux pr?c?dent?, selon l??missaire pour le Soudan du pr?sident russe, Dmitri Medvedev. ?Je viens d?apprendre la d?cision de la CPI de lancer un mandat d?arr?t contre le pr?sident du Soudan et tiens ? souligner d?abord que la position de l?UA est que nous sommes pour la lutte contre l?impunit?, il n?est pas question pour nous de laisser les auteurs de crimes impunis?, a d?clar? le pr?sident de la Commission de l?Union africaine (UA), Jean Ping. ?Mais nous disons que la paix et la justice ne doivent pas s?affronter, que les imp?ratifs de justice ne peuvent ignorer les imp?ratifs de paix?, a-t-il estim?, jugeant que cette d?cision de la CPI ?menace la paix au Soudan?. Cette position a d?j? ?t? ?nonc?e plusieurs fois par les 53 Etats membres de l?UA, dont l?Alg?rie qui avait sugg?r?, il y a quelques mois, d?aider le Soudan dans l??laboration de son m?morandum de saisine du Conseil de s?curit? pour geler la d?cision du CPI.