Invit? au Forum d?El Moudjahid, ce jeudi, Me Farouk Ksentini s?est prononc? pour l?application par le pr?sident Bouteflika de l?amnistie g?n?rale dans le cadre de la r?conciliation nationale, pour ?en finir avec les pages noires de notre histoire et en ouvrir d?autres?. Pour le pr?sident de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l?homme (CNPPDH), ?la r?conciliation nationale ne doit abandonner personne au bord de la route, mais doit ?tre approfondie, et cela rel?ve du domaine du possible?. Me Ksentini a promis d??uvrer dans ce sens. Le pr?sident de la CNPPDH, autrefois pr?sident aussi de la commission ad-hoc sur les disparus, est n?anmoins revenu sur les conditions ?mises par le chef de l?Etat, ? savoir que les terroristes doivent d?abord se rendre et que s?en suive un r?f?rendum afin de soumettre la question au choix populaire. Pour l?orateur qui s?adressait ? une assistance nombreuse, visiblement tr?s int?ress?e par ce sujet, ?la r?conciliation nationale n?a ni vainqueur ni vaincu?. Il puisera d?ailleurs dans de nombreux exemples de pays ? travers le monde o? les violences se sont achev?es par une amnistie g?n?rale qui a restaur? la paix civile. Quant ? la partie ? laquelle l?amnistie g?n?rale est ainsi propos?e, Farouk Ksentini a confirm? les chiffres du ministre de l?Int?rieur, Yazid Zerhouni, et ceux du directeur g?n?ral de la S?ret? nationale, Ali Tounsi, qui ont estim? le nombre des terroristes en activit? entre 300 et 400 individus arm?s. ?S?ils d?posent leurs armes, ils peuvent revenir ? la vie normale et int?grer la soci?t??, a-t-il expliqu?. Avec cette intervention, le pr?sident de la CNPPDH semble vouloir relancer le d?bat sur l?amnistie g?n?rale en tant que prochaine ?tape du processus de r?conciliation nationale. Il ne s?agit pas d?un d?bat nouveau, puisque, avant la promulgation de la Charte pour la paix et la r?conciliation nationale, beaucoup de figures avaient pris ? bras-le-corps l?id?e de porter ce projet parmi la soci?t?. Il y avait notamment Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN et Abou Djerra Soltani, pr?sident du MSP, qui avaient estim? une telle initiative comme une ?tape n?cessaire, dans le sillage d?une r?conciliation qui doit ?tre administr?e, ?une gorg?e apr?s l?autre? (jor?a ba?da jor?a). Il s?en est m?me trouv? une certaine commission nationale de l?amnistie g?n?rale, cr??e en d?cembre 2004 et pr?sid?e par Abderrezak Sma?l, ancien secr?taire g?n?ral du PRA, qui entendait mener une campagne nationale en 2005, mais dont la commission a ?t? vite gel?e et exp?di?e aux oubliettes apr?s une violente crise interne au parti. Et M. Sma?l, ex-pr?sident de la d?funte CNAG, a aujourd?hui totalement disparu de la sc?ne politique. Mais c?est notamment depuis que le pr?sident Bouteflika a r?v?l? son projet de Charte pour la paix et la r?conciliation nationale, non sans avoir ?voqu?, mais tr?s furtivement et une fois seulement lors d?un discours, l?amnistie g?n?rale, que celle-ci a ?t? ?vacu?e du d?bat public. Ladite charte portait, en effet, sur de nombreuses dispositions, mais point d?amnistie. Certes, des personnalit?s comme Belkhadem ou Soltani n?ont jamais exclu que cette option devait, un jour ou l?autre, revenir sur le tapis. Depuis que le chef de l?Etat a d?cid? de la r?introduire, ? l?occasion de l??lection pr?sidentielle, de remettre l?ouvrage sur le m?tier, il faut donc s?attendre ? ce que le d?bat rejaillisse sur la question, avec des pour et des contre sur les implications de cette d?marche, aux retomb?es importantes, sur l?avenir politique du pays.