La campagne pour la pr?sidentielle du 9 avril prochain est surtout l?occasion, pour les soutiens multiples au pr?sident Bouteflika, de pr?senter son bilan politique et ?conomique en d?clinant dans les meetings les chiffes phares qui le caract?risent. A moins de faire preuve de nihilisme, ces chiffres traduisent bien une r?alit? palpable et surtout mesurable ? travers nombre de secteurs touch?s par des enveloppes d?investissements. Cependant, une r?cente note du FMI, dont une d?l?gation avait r?cemment s?journ? dans notre pays, dans le cadre d?une mission d??valuation, vient mettre un b?mol ? ce bilan euphorique en donnant d?autres chiffres. Selon ce rapport, des trois pays du Maghreb, l?Alg?rie est celui qui a enregistr? le taux de croissance le plus faible. Il est, selon ce rapport, de l?ordre de 3,5%. Ce qui est tr?s loin du taux officiel de 6,5% annonc? r?cemment par Ouyahia, relay? par certains ministres. Ce rapport pointe, aussi, le taux de ch?mage qui d?passe du double la v?rit? officielle. Il n?est pas de 11%, comme le soutient Djamel Ould Abb?s, mais bien de 30%. Mais ce rapport insiste aussi sur le retard dans les projets strat?giques de Bouteflika. Le million de logements, malgr? la comptabilisation de tous les projets qui ?taient en stand by depuis des ann?es n?est pas encore atteint. L?autoroute est/ouest, qui est embl?matique des chantiers pharaoniques de Bouteflika, ne sera pas livr?e ni en 2009, ni en 2010. Ce qui est en contradiction avec les engagements de Amar Ghoul, le ministre des Travaux publics. Idem pour le m?tro d?Alger, l??lectrification du chemin de fer, notamment la premi?re tranche Blida-Alger et Alger-Boudouaou. Mais il n?y a pas que des retards, tel que mentionn? par la note du FMI, il y a carr?ment des projets qui sont remis en cause ou, en tous cas, mis en stand by. Le plus important ?tant la raffinerie de Tiaret. On se souvient que cette ville, qui ?tait en concurrence avec Bejaia et Boumerd?s avait ?t? choisie pour abriter cette infrastructure, dans le but de renforcer les capacit?s de raffinage de Sonatrach. Selon ce rapport, le partenaire ?mirati a d?cid? de se retirer de la course, car il ne serait pas int?ress? d??tre minoritaire dans ce projet. Un beau pr?texte pour les Emiratis qui sont frapp?s, de plein fouet, par la crise financi?re. Du coup, Sonatrach se retrouve sans partenaire et avec la contraction des revenus p?troliers, il semblerait que l?entreprise p?troli?re nationale ait d?cid? d?y renoncer. Du moins, provisoirement. Un autre projet structurant avec les Emiratis est mort avant d??tre n?, en l?occurrence l?usine d?aluminium qui devait ?tre r?alis?e ? Beni Saf, dans la wilaya de A?n T?mouchent, ? moins que les autorit?s, face ? la d?faillance du partenaire ?mirati, ne se rabattent sur l?homme d?affaires alg?rien, Issad Rebrab, le patron du groupe CEVITAL, qui ?tait positionn? sur ce projet. Par del? la remise en cause des chiffres officiels, c?est surtout la r?duction du niveau des investissements qui peut susciter des inqui?tudes. Elle confirme, n?anmoins, les propos, y compris d?ailleurs de certains responsables de bonne foi, que la crise financi?re frappe ?galement notre pays, en d?pit de son bas de laine de 150 milliards de dollars qui risque de fondre comme neige au soleil si la politique ?conomique nationale ne d?marre r?ellement et, surtout, que les prix du p?trole ne repartent pas ? la hausse.