3?me partie et fin A sa sortie de Sidi-Bel-Abb?s, la M?kerra se perd, par intervalles, laissant appara?tre des sections dess?ch?es de son lit, puis elle est aliment?e par des r?surgences et surtout par l?appoint de l?Oued Sarno qui descend du Tessala. Elle est alors plus puissante et ses eaux sont plus saines et par cons?quence plus pr?cieuse pour les cultures et pour l?alimentation. Elles constitu?rent souvent un v?ritable enjeu dans les conflits entre riverains. Des documents d?archives de 1838, du temps du pouvoir de l??mir Abdelkader, les Beni Ameur, en conflit avec leurs voisins les Gheraba priv?rent ces derniers des eaux de la M?kkera en y construisant un barrage. Oued El Mebtouh et les Mehadja A partir de A?n El Berd, la rivi?re longe le pied de la muraille qui ferme au sud le bassin de la Sebkha d?Oran; et change de nouveau d?appellation puisque elle devient Oued Mebtouh. Il conserve cette r?putation avec son nom, en aval des Trembles, Oued Mebtouh ?humide, mouill??. La r?gion que l?oued Mebtouh traverse est le fief des Mehadja, r?put?s pour leurs l?gendes des ?quarante ch?chias?, symbolisant les quarante saints enterr?s un peu plus loin au M?cid. La r?gion des Mehadja est c?l?bre dans l?histoire pour ses medersas coraniques et pour son r?le de relais des caravanes. Dans ces r?gions, l?oued Mebtouh fait irruption dans les qacidate du c?l?bre barde des Beni Ameur, Mostafa Ben Brahim. Oued Sig et le barrage des Cheurfas. L?oued Mebtouh continue son chemin et franchit par une brisure un massif montagneux et ? sa sortie d?un ?troit d?fil?, il se d?verse sur la plaine de SMIG et change de nouveau de nom pour devenir oued Sig. L?oued Sig est probablement l?antique rivi?re Tassacura, ?voqu?e dans les ?crits relatifs ? la r?volte de Firmus contre l?empereur Valentinien II au IV? si?cle. Apres J.C., par ailleurs, l?appellation antique Tassacura aurait-elle quelque parent? toponymique avec M?kkera? Tumultueux en hiver quand il se lib?re de son d?fil?, l?oued Sig est ralenti par le barrage des Cheurfas, ? 20 km en amont de Sig, et construit en 1880-1882. Le barrage large de 43 m?tres sur une hauteur de m?tres, en retient les eaux qui sont ensuite distribu?es pour alimenter les riches cultures de la plaine du Sig, les moulins et les usines. Le majestueux barrage de Cheurfas a g?n?r? un site merveilleux de Cheurfas, fiert? des Sigois, avec ses aires de jeux, de pique-niques bien arros?s, de r?veries, de siestes ? l?ombre d?arbres majestueux, de promenades en barque, de parties de p?che mouvement?es. Mais il a aussi ses mauvais souvenirs. Le 8 f?vrier 1885, ? la suite d?une crue, le terrain d?appui de la rive droite a ?t? emport? par les eaux, entra?nant avec lui la partie de l?ouvrage qu?il supportait. La nouvelle partie, imm?diatement reconstruite, a ?t? ancr?e dans les calcaires affleurant ? l?amont du barrage, ce qui explique sa forme en V ouvert vers la cuvette. L?ouvrage r?par? a ?t? remis en service en 1892. La Macta, ses marais et ses batailles Au del? de Sig, l?oued Sig se r?unit avec l?oued Habrah, et l?Oued-el-hammam et forme pr?s d?Arzew une esp?ce de marais qui se d?charge dans la mer. Cet immense marais de la Macta (20.000 ha), partiellement drain?s entre 1958 et 1962, constitue une r?serve naturelle o? subsiste une faune des plus riches, notamment de nombreuses esp?ces d?oiseaux marins et rapaces. Et c?est dans ces marais de la Macta, pleins de myst?res que la Mekkera, alias oued Mebtouh, alias oued Sig termine son voyage depuis ses sources sur les hauteurs du Djebel El Beguira, un voyage de 240 kilom?tres, entre montagnes et plaines, entre l?gendes et histoire, entre d?faite et victoire?