Depuis l?ind?pendance, tous les gouvernements qui se sont suc-c?d? ont fait de l?apr?s-p?trole leur credo. Pour des raisons ?videntes, l?Alg?rie ne pouvait pas amorcer un d?collage au lendemain de la nuit coloniale car manquant de cadres, d?infrastructures, d?argent et parce que, bien qu?ind?pendants politiquement, les Alg?riens avaient besoin de l?assistance technique ?trang?re. Apr?s la nationalisation des hydrocarbures et la formidable dynamique dans laquelle s??tait engag? le pays, tous les observateurs de l??poque se sont accord?s ? dire que le d?veloppement de l?Alg?rie ?tait in?luctable. On se complait, encore aujourd?hui, ? rappeler que l?Alg?rie et l?Espagne ?taient au m?me niveau. Trois d?cennies plus tard, autant de chocs p?troliers positifs et n?gatifs, une guerre civile comme l?a d?crite Farouk Ksentini et une hostilit? affich?e, parfois frontalement, ont non seulement emp?ch? ce d?collage, mais renvoy? le pays des ann?es en arri?re, accentuant sa d?pendance vis-?-vis des hydrocarbures comme durant les premi?res ann?es apr?s l?ind?pendance. A la diff?rence que l?Alg?rie est, aujourd?hui, une nation qui peut compter sur des cadres, un potentiel ?conomique et industriel, et une aura politique retrouv?e. C?est fort de cette richesse que le pr?sident, fra?chement r??lu, s?est engag? sur plusieurs fronts. Rendre sa s?r?nit? et sa force ? l?Alg?rie est la r?sultante des engagements pris lors de la prestation de serment. A d?faut de pouvoir s?affranchir de la d?pendance des hydrocarbures, les responsables ont d?cid? d?utiliser la force de cette ?nergie pour tirer vers l?avant le pays. Un peu comme en judo quand un sportif utilise l??nergie de son adversaire pour le battre. Construire des raffineries, multiplier les entreprises qui produisent des produits p?troliers ? forte valeur ajout?e est, donc, une bonne solution. P?renniser une industrie qui survivra au p?trole sera une strat?gie payante. Un expert disait que les pays dits ?mergents ont entam? leur d?veloppement durant les ann?es 70 intra-muros, c?est-?-dire qu?ils ont permis une concurrence entre les soci?t?s nationales ce qui leur a permis de se pr?parer pour cette bataille extra-muros. Ce qui n??tait pas tout ? fait le cas de l?Alg?rie quand les SONA quelque chose avaient le monopole de secteurs pr?cis, ce qui favorisait plut?t la culture de la rente et permettait l??mergence de la corruption. Les choses sont diff?rentes, aujourd?hui. L?ouverture op?r?e ? la faveur de l?accord d?association avec l?UE n?est pas -en fin de compte- une mauvaise chose. Certes, les entreprises alg?riennes n??taient pas de taille ? lutter avec leurs homologues venues en conqu?rantes avec une technologie et un potentiel humain rod?, mais leur survie a ?t? un argument d?cisif. Ce qui les a pouss?es ? se surpasser. Les cr?neaux sont nombreux. Aux Alg?riens, partis de rien et qui ont fait le bonheur de beaucoup de pays, de montrer que ce qui est possible ailleurs peut l??tre ici. Apr?s la bataille pour la R?publique, la restauration de la paix, le d?veloppement est la seule alternative pour sortir du tunnel.