Tous les regards semblent, aujourd?hui, braqu?s sur le prochain remaniement minist?riel. Bien que l?actuel Ex?cutif semble toujours en place, la d?mission annonc?e du Premier ministre n?interviendra que d?ici dimanche prochain. De son c?t?, le pr?-sident Bouteflika semble privil?gier l?option d?un gouvernement de technocrates, ? l?inverse de ce qui a ?t? annonc? depuis fort longtemps, c?est-?-dire un gouvernement de coalition form? essentiellement de membres des trois partis de l?Alliance pr?sidentielle auxquels il faudrait ajouter ceux d?sign?s par le pr?sident Bouteflika. Le chef de l?Etat a men?, depuis le d?but de semaine, une large consultation avec les partis, une consultation qui devrait d?boucher sur une liste de ?ministres? ?ligibles. Mais l?hypoth?se selon laquelle le prochain gouvernement sera ? connotation technique prend le pas sur une composante politique. Cette hypoth?se devient plus plausible quand on se r?f?re aux derni?res d?clarations du chef de l?Etat qui ne s?est pas priv? de tancer, ouvertement et en public, certains ministres, coupables ? ses yeux de laxisme et de nonchalance. Ce sc?nario permettra de renvoyer dos ? dos les deux partis qui se disputent le leadership et ?vitera, parall?lement, au pouvoir en place, de composer avec les pr?tendants qui commencent d?j? ? offrir leur service, en ?change de conditions difficiles ? honorer. Une pluie continue d?informations ne cesse d?alimenter les r?dactions nationales sur la question relative au nombre et ? la composante du prochain gouvernement, sa nature, ses objectifs et enfin sur les probables nouveaut?s qui seront apport?es lors du prochain remaniement minist?riel. Au vu de la lenteur constat?e dans la prise de d?cision -m?me si Ouyahia est donn? comme quasiment reconduit- certaines sources avancent deux arguments de poids pour expliquer le retard pris dans l?annonce du nouveau gouvernement. La premi?re est d?ordre constitutionnel. Selon ces sources, la r?vision de la Constitution dans son chapitre ayant trait ? la nomination et ? la composition de l?Ex?cutif, a compl?tement chamboul? les traditions utilis?es jusque-l?. Du moment que le Premier ministre est charg? de coordonner l??quipe gouvernementale, il n?est plus d?sormais tenu de ?proposer? les noms de ministres comme ce fut le cas lorsque la fonction de Chef de gouvernement existait encore. Aujourd?hui, c?est le chef de l?Etat- et ceci est clairement stipul? dans la constitution amend?e- qui ?tablit, dor?navant, la liste de la nouvelle composante et qui nomme les ministres. Le Premier ministre devient, ainsi, un simple ex?cutant sans pr?rogative de d?signation. La p?riode post-r?vision de la Constitution a, donc, r?ellement commenc? dans les faits. Les trois partis de l?Alliance pr?sidentielle (FLN, RND et MSP) ont ?t? charg?s de soumettre des listes de noms de ?ministrables? sans influence aucune sur le cours normal des choses. Auparavant, ces trois partis se livraient une lutte sans merci pour ?placer le maximum de ministres?. La seconde raison qui explique ce retard est li?e aux nombreux d?fis, essentiellement ?conomiques, qui attendent le prochain Ex?cutif. Le pr?sident Bouteflika pourrait, le cas ?ch?ant, recourir, selon cette source, ?aux hommes capables de remettre sur rail une ?conomie nationale qui peine ? sortir de l?apr?s-p?trole?. ?Des technocrates vont, ainsi, faire leur entr?e au prochain gouvernement?, croit savoir notre source qui ajoute que le ?poids de l?Alliance pr?sidentielle va consid?rablement diminuer au profit de personnalit?s ind?pendantes?.