Le marché hebdomadaire du quartier Maraval «Souk lareb'âa» n'est finalement pas que source de désagréments pour le secteur urbain et les riverains, il est encore source d'argent pour les malfrats, des personnes qui font leur dictat et rackettent les commerçants apprend-on auprès de ces derniers. «On nous fait payer le droit des places qu'on occupe durant la journée dans ce marché. On paye de 100 à 200 DA la place», confiera Houari, un vendeur de légumes qui a pris l'habitude de venir dans ce marché où le commerce est fructueux. «Je repars toujours après avoir vendu toute ma marchandise…Cela ne me dérange pas de payer la place, mais parfois on nous la fait payer deux fois par jours, ceci quand ils sont deux groupes de racketteurs». Mohamed, un autre vendeur de légumes, dira: «Ils viennent en groupe de quatre à cinq, armés de matraques et aussi avec des couteaux cachés sous leurs vêtements mais qu'ils s'arrangent à laisser apparaître pour nous dissuader de leur résister ou de refuser de les payer. On n'a pas d'autres alternatives, on paye les «droits» de place pour pouvoir travailler tranquillement toute la durée du marché». Un autre commerçant, vendeur de viande de volaille, dira: «Pratiquement, tous les commerçants du «souk» paye le droit des places occupés. On règle et on ne reçoit pas de bon…C'est une mafia qui sévit en toute impunité en l'absence des services de sécurité et de l'autorité de la Commune qui devrait profiter de cet argent au lieu de le voir passer sous son nez…» Djamel, un vendeur de viandes rouges, dira, pour sa part: «Je m'installe ici avec des copains et mes cousins…On a constitué une force que les malfrats redoutent. Ils ne s'approchent pas de nous, ils savent qu'on est prêt à les éventrer… Nous manions les couteaux dans notre travail et on n'hésitera pas à le faire face à ceux qui veulent nous empêcher de travailler. Cela est une question d'honneur pour nous, on est des hommes qui gagnent leur pain difficilement mais honnêtement» Djamel se désolera pour tous ceux qui cèdent au chantage de ces voyous. Il rappellera que des centaines de commerçants payent à ces jeunes le droit de place et ironisera: «Ces voyous encaissent une moyenne de quatre millions chaque mercredi… Il y a des centaines de commerçants dans ce souk, plus de 300, et le marché est en extension continue… Ce souk est plus rentable pour eux que n'importe quel commerçant qui s'y installe. Leur «affaire» est tout bénef, cela me donne à réfléchir…Je changerais peut-être de métier puisqu'ils ne sont pas dérangés par la police !...» Au niveau du secteur urbain d'El Othmania, un responsable confiera: «Ce ne sont pas les agents de la Commune qui encaissent les droits de place auprès des commerçants du marché hebdomadaire, qui est d'ailleurs un marché illicite. Nous n'avons pas connaissance que l'on fait payer les places à ces commerçants…» Ce responsable lâchera, en colère: «Des gens s'enrichissent en ce marché et la Commune récolte les ordures !». Du côté de la Police, on nous déclare qu'aucune plainte n'a été enregistrée à leur niveau par les commerçants se disant victimes de racket. «Nous ne pouvons pas intervenir sans plainte, et même lors de nos tournée dans ce marché, tous les mercredis, afin d'assurer l'ordre, on ne nous interpelle pas pour ce problème», dira un Policier.