Une femme portant son bébé dans les bras assise sur un cabas, des odeurs nauséabondes insupportables inondant le compartiment bondé de monde, c'est là une partie des désagréments qu'auront dû supporter les voyageurs ayant opté pour le train et tout particulièrement celui prévu par la SNCF sur le trajet Oran-Alger au départ de 7h 45 depuis Oran ce jeudi. «Tout ce qu'on nous a dit sur l'amélioration du train en Algérie n'est en fait que pur mensonge... du bétail ne peut pas supporter ces conditions de voyage...Les agents de la SNCF doivent savoir que la train est complet, alors pourquoi ils vendent des billets en plus? C'est de l'arnaque venant d'un service publique!», dira agacée et en colère une dame accompagnée de ses deux filles. Les propos tenus par cette passagère du train Oran-Alger reflètent à eux seuls l'état d'âme dans lequel ont parcouru les centaines d'autres passagers ce long trajet. Un jeune homme qui a cédé, au cours du voyage, sa place à une dame accompagnée, elle aussi, de ses enfants, fera remarquer à un agent de la société de chemins de fer: «Vous voyez les conditions inhumaines dans lesquelles on voyage?! Il fait presque 40 degrés, et il n'y a pas de climatisation...Il y a des femmes et des enfants qui sont assis à même le parquet alors qu'ils ont payé leurs tickets!». Devant les multiples autres réclamations de passagers, un agent de la SNCF précisera: «Il faut se plaindre à la direction. Mes agents ne sont pas en cause, s'il y a plus de monde que prévu!...». L'annonce, en grande pompe, de l'acquisition de nouvelles voitures et l'amélioration du service à l'intérieur des trains, notamment ceux dits de longs trajets tels Oran-Alger, n'a semble-t-il pas été suivie d'effets... Un état de fait confirmé par les usagers des trains de la SNCF déçus par les piètres prestations assurées par ce service public. Un autre passager, déçu lui aussi par les condition de ce long voyage, dira: «Les places reviennent a ceux qui viennent tôt... Les numéros de places portés sur les billets ne sont pas pris en considération... Et moi qui pensais qu'il y avait des changements positifs sur le train d'Oran-Alger! Je me rend compte que la réalité est tout autre ». Des enveloppes conséquentes ont été annoncées pour l'acquisition de nouvelles voitures, un dispositif "spécial vacance" a même été annoncé qui devait permettre une bonne gestion du flux de voyageurs durant la période estivale... Les voyageurs du rapide Oran-Alger ont fait le constat absolument contraire: Ils ont voyagé sous une température de plomb en fusion avec un surplus de passagers comme au bon vieux temps, le tout agrémenté de ces odeurs nauséabondes dégagées par des sanitaires détériorés et délaissés, et une prestation qui est loin de faire honneur aux Chemins de fer. Nombreux ont été les passagers qui ont affirmé qu'ils délaisseront à l'avenir le train pour d'autres modes de transport tels que le taxi, malgré les contraintes de la route, ou l'avion, même si ce dernier moyen de transport reste assez coûteux... Au prix ou sont les billets de train, 1.750 DA en classe économique, et identique à la classe dite affaire. Le souci de rentabilité devient prioritaire par rapport au confort du client. Certains voyageurs feront remarquer: «Il est inutile d'acheter des voitures et des wagons neufs à coups de milliards, si la bonne prestation n'est pas assurée, comme pour tout les secteurs... Ce n'est pas une question de moyens mais, plutôt, de gestion et d'organisation.