L'abattage clandestin est devenu une pratique courante à travers les communes de la wilaya de Tlemcen, où de grandes quantités de viande provenant de cet agissement est écoulée au niveau des marchés hebdomadaires et même par certains bouchers ayant pignon sur rue. En dépit des multiples interventions effectuées sur le terrain par les services d'hygiène du BHC et de contrôle de la DCP, le phénomène a pris des proportions alarmantes à travers toutes les communes plus ou moins éloignées des chefs-lieux de la wilaya ou de la daïra. Ces points d'abattage s'improvisent parfois à l'intérieur même des écuries, quelques-unes situées d'ailleurs en plein tissu urbain, au vu et au su de tout le monde. C'est du moins le cas à Sebdou, O/Mimoun, Aïn Youcef, Sidi Bounouar, Remchi,… pour ne citer que ces localités, où des écuries démunies de la moindre notion d'hygiène ont changé de vocation et servent d'abattoirs voire de boucheries à ciel ouvert. Quant au processus désormais rôdé dans le milieu, il se déroule comme suit: «Aux premières heures de la matinée, les éleveurs concernés habitant en milieu urbain avec leurs ovins, viennent proposer à leurs clients habituels, bouchers clandestins ou non, des carcasses de bêtes prêtes à emporter et qu'ils égorgent et dépècent eux-mêmes sur place», nous atteste un de leurs confrères généralement bien informé. Selon d'autres témoignages, «des éleveurs débitent eux-mêmes de la viande sur place, qu'ils cèdent à un prix défiant toute concurrence à une clientèle qui se bouscule au portillon et les retardataires n'ont qu'à se contenter des restes. La ruée vers ce genre de boucheries clandestines, qui se multiplient à quelques encablures du mois de Ramadhan, s'explique par des prix bien en deçà de ceux affichés à l'abattoir communal. «Dans ces écuries, nous dit-on, la viande ovine est écoulée au prix de 350 et 400 dinars le kilo, alors que les bouchers patentés l'affichent à 550 dinars. Dans cette transaction illicite, qui s'opère en toute impunité, d'autant qu'elle se déguise sous l'appellation traditionnelle de la «Ouziaâ», pour échapper au contrôle, le consommateur se rend également complice de ces pratiques, qui mettent en danger sa santé et celle de ses enfants.