Dans un courrier datant du 16 juin, l'ex-candidat à la présidentielle 2009, Ali Fawzi Rebaïne, a décidé de convoquer les personnes dissidentes de son parti pour s'expliquer devant le conseil de discipline. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de son parti, le président de AHD 54 considère que le mouvement de contestation en question, mené par quelques personnes, ne peut pas bouger un parti comme Ahd 54, après avoir tenté vainement de le déstabiliser en 2004. Une façon, selon lui, de minimiser ses démêlés avec les membres du conseil national au sein de sa formation. Il qualifie ce mouvement de redressement de non événement. Avant de temporiser en faisant dire que la contestation est tout à fait naturelle dans un parti et dans l'ordre des choses à l'intérieur des structures partisanes. Dans un véritable procès contre la presse, Rébaïne s'en est pris par ailleurs à trois journaux, les accusant de parti pris et d'avoir servi de tribune à cinq personnes, membres du conseil national, en reprenant leurs déclarations sans même daigner l'aviser et s'informer auprès de lui. «Le comble, se défend-il, ses titres m'ont même interdit le droit de réponse aux propos injurieux tenus à mon égard par ce groupe de contestataires, me qualifiant de traître et d'avoir détourné les avoirs du parti». Il s'agit, selon Rebaïne, de responsables du parti dans les wilayas d'Alger, Sétif, Tlemcen, Biskra et El-Bayadh, inconnus du bataillon au niveau local, qui se sont tus à la dernière session du Conseil national, tenue le 30 avril dernier, instance suprême du parti, malgré la motion à l'unanimité en faveur de ma reconduction à la tête du parti, pour revenir ensuite à la charge et susciter du remous à Ahd 54. Pour étayer ses propos, Ali Fawzi Rebaïne fait valoir le dernier enregistrement filmé de la session du conseil national ainsi que le procès-verbal signé par les deux tiers du CN. Quant aux avoirs du parti, documents à l'appui, Rebaïne estime qu'il n'a rien à cacher puisque le dossier de justification des dépenses de sa candidature lors des dernières élections présidentielles a été déposé le 13 juillet au Conseil Constitutionnel et le ministère de l'Intérieur, via un expert comptable, a été également avisé pour chaque exercice. A ce propos, l'ex-candidat à la présidentielle 2009, dans un courrier datant du 16 juin dernier, a décidé de convoquer les personnes dissidentes pour s'expliquer devant le conseil de discipline. Revenant sur l'actualité, le président de AHD 54 ne comprend pas pourquoi le président Bouteflika s'est terré dans le silence, concernant l'affaire des moines trappistes de Tibhirine, assassinés en 1996, en laissant l'ex-fondateur du GIA, Abdelhak Layada, à l'origine du massacre de l'aéroport, parler comme porte-parole du gouvernement. Et de s'interroger pourquoi aucun général de l'armée nationale n'a daigné lever le petit doigt et répondre au général français à la retraite, François Bushwalter. Sur un autre volet, le président de Ahd 54 maintient sa position quant à l'irrégularité du dernier scrutin présidentiel, en laissant dire qu'il a effectivement saisi les envoyés de Ban Ki-Moon par un dossier technique faisant cas de fraude généralisée. Rebaïne, se basant sur les statistiques des experts, avancées depuis 2005, s'est attaqué dans un autre chapitre au programme présidentiel qu'il qualifie d'irréalisable et de promesses creuses, notamment le million de logements et de PME et les deux millions d'emplois prévus. Il s'agit, selon lui, de chiffres fictifs que deux premiers mandats présidentiels n'ont pas réalisés. Le premier responsable de Ahd 54 a fait état aussi de la dernière décision de réduction des tarifs sur Air Algérie, prise par le ministre Ould Abbès en faveur de la communauté algérienne à l'étranger. «Non seulement, on a sciemment ignoré le cahier des charges et les règles de la concurrence, comme ça se fait partout ailleurs, mais encore la baisse ne concerne pas toutes les catégories. Par ailleurs, il estime que les différents programmes de soutien (effacement de la dette aux agriculteurs, transport aérien, filet social) ne font qu'aggraver la crise. Alors que le véritable soutien est celui de la croissance. Ajoutant que la problématique des salaires et de l'augmentation du SMIG n'est pas liée à la décision politique, mais au pouvoir d'achat et à la politique des prix qui connaissent à l'approche du ramadhan une réelle flambée. Parallèlement, Rebaïne dénonce les scandales financiers à répétition qui se font au su et au vu de tout le monde, sans que les pouvoirs publics ne prennent des mesures radicales pour résoudre ce phénomène. Et demande enfin d'où ramènera-t-on les budgets nécessaires pour encadrer le nouveau découpage administratif.