Depuis qu'une simple couche de peinture suffisait à délimiter le sacro-saint passage protégé pour les piétons, les clous ont disparu du paysage routier et ne subsistent plus qu'en de rares villes du pays. Le procédé semble pourtant remis au goût du jour mais différemment à Béni-Saf, où une expérience pilote vient d'être entamée. Qui se souvient encore du passage clouté? Cette expression était en usage dans les années 50/60, pour désigner l'espace réservé au passage des piétons désireux de traverser les chaussées encombrées par la circulation en milieu urbain. Ces passages étaient marqués par des plots métalliques bombés, solidement rivés au sol habituellement pavé. Ces plots tombés en désuétude jusqu'à se faire comparer à de simples clous, dans le jargon populaire, avaient tout de même le mérite de résister aux outrages du temps, contrairement aux couches de peintures, lessivées dès les premières pluies. Compte tenu de l'afflux des piétons en période estivale, les autorités communales de Béni-Saf, agissant de concert avec les services des travaux publics, ont décidé de faire dans l'innovation dans la renaissance du passage dit «clouté», en y apportant toutefois la touche que l'on espère dissuasive, pour les amateurs de rallyes en milieu urbain. C'est ainsi que le passage protégé pour les piétons sera désormais encadré par deux ou trois rangées de plots sus évoqués, mais plantés en quinconce sur toute la largeur de la chaussée. Un procédé qui aura pour effet, à défaut de ralentir suffisamment les «héritiers» de Schumacher, du moins, leur faire prendre conscience que leur suspension risque de pâtir des vibrations provoquées à leur passage sur ces plots. Cette prise de conscience permettra, espère-t-on, à la gent piétonnière de traverser en toute sécurité. Cette opération, assure-t-on, dont le but évident est la protection des piétons, s'étendra à tous les points névralgiques de la ville de Sidi Boucif, tout comme l'apparition des feux tricolores au niveau des carrefours les plus fréquentés. Une action positivement commentée au sein de la capitale de la sardine, même si elle arrive en pleine saison estivale et avec elle, l'afflux grandissant des usagers de la route, dans une ville qui ne dispose encore que de deux points d'accès, l'un côté sud-est et l'autre côté ouest.