Pour la clôture prévue du cycle des soirées musicales programmées au Théâtre de verdure Chekroun Hasni dans le cadre des festivités du 2e festival panafricain, le public présent, mercredi en soirée, devait s'attendre à un gala qui bouclerait l'événement en apothéose. Il ne sera pas convenablement récompensé pour son assiduité et n'aura eu droit qu'à un concert musical insipide, animé, en première partie de la soirée, par le groupe zaïrois Ray Lema, et clôturé par une médiocre prestation du virevoltant chanteur Hakim Salhi, ce qui n'est pas dans ses habitudes. En guise de compensation pour ce piètre gala, les organisateurs donnent un nouveau rendez-vous au fidèle public du Théâtre de verdure pour demain dimanche 19 juillet en programmant un concert du prince du raï français d'origine algérienne, Faudel, qui scellera de manière officielle les festivités du Panaf à Oran. C'est sans doute la consonance du nom de la formation musicale zaïroise qui a dû leurrer le public qui s'attendait à un groupe issu de l'émigration et évoluant dans un genre musical bien de chez nous. Dans le concert de music world de Ray Lema, ni la virtuosité du pianiste ni les mouvements pourtant bien synchronisés des deux danseurs ne soulèveront d'ovation au sein du public habitué, les jours précédents, à des prestations d'une toute autre facture. Pour le concert de Hakim Salhi, en deuxième partie de la soirée, l'attraction ne sera pas non plus au rendez-vous. La voix légèrement rauque et les contorsions trop souvent rabâchées du danseur n'arriveront pas à emballer le public. Pour mettre de l'ambiance, l'orchestre attaquera en préambule un instrumental sur un rythme de Allaoui. Hakim Salhi tentera de ravir l'unanimité d'un public peu enthousiaste en présentant un répertoire de ses plus grands succès et en puisant des rythmes dans tous les genres musicaux du pays. Outre «Yamina», il chantera et dansera sur des rythmes sétifien avec «Zine Echaoui», sahraoui avec «Khomayssa», raï sentimental avec «Oulfi ghir aliha», folklore oranais avec «Deg daga daga» ou raï avec «Na'ich ma'ek». La diversité des genres ne parviendra pas à créer l'osmose avec le public déjà nostalgique du concert de Lotfi Double Canon. Dans son acharnement à convaincre le public, le chanteur danseur Hakim Salhi, affecté par la scoumoune, en arrivera même à crever d'une tape fougueuse la peau de son gallal. Et même ses incontournables succès «Ana Qaïs», «Activi», «Sahraoui» ou la reprise de «Sarah raha» en hommage à Cheb Hasni, ne parviendront à aucun moment de la soirée à faire gagner, à ce gala insipide, les faveurs du public.