Le marché prend feu en ces vacances d'été alors que la saison des fêtes bat son plein, les pauvres bourses crient au secours et bien des mères de famille sont obligées, pour nourrir toute la nichée, de revenir d'instinct aux légumes secs et aux pâtes. Certes, la pomme de terre, ce légume du pauvre, encore abordable, permet aux familles de se rabattre sur ce providentiel tubercule. Mais il n'est plus question pour la ménagère de songer au haricot vert, au poivron et autres légumes frais ! Les prix, après avoir connu une certaine accalmie, ont repris l'ascenseur ! Seule la tomate, il est vrai que c'est la pleine saison, seule donc la tomate a gardé le sang froid ! Hier, sur les marchés de Kabylie, ce légume était affiché à 20/25 DA selon la provenance, la fraîcheur et aussi le calibre ! Les fruits, eux aussi, sont comme pris de panique ! La pomme qui se vendait, il y a quelques jours, entre 140 et 150 DA est affichée hier sur les étals à plus de 180 DA, la pêche qui était cédée à 50 DA il y a un peu moins d'une semaine est désormais affichée à 80/100DA. La pastèque, certes, fruit de saison est quant à elle assez abordable avec son prix relativement bas, à 25DA le Kg. Sur le front des viandes, la "chaleur" est assez significative. Si la viande bovine avec os est affichée à 680/700 DA, le steak et l'entrecôte ainsi que les morceaux "nobles" sont carrément inabordables. Le poulet a, pour sa part, grimpé allégrement l'échelle des valeurs. Il est gaillardement affiché à 290/300 DA le KG, le rendant ainsi éloigné des possibilités des pauvres gens. Approchés, des revendeurs de poulets disent que "c'est la loi de l'offre et la demande" et ils expliquent cela par la période des fêtes. Les producteurs disent quant à eux que "les prix actuels ne tiennent pas réellement compte du véritable prix de revient du poulet". Ils expliquent ainsi que le prix du poussin d'un jour est de 70DA l'unité alors que l'aliment dépasse souvent les 3000DA le quintal. En calculant bien, affirme Belkacem, un aviculteur de Baghlia, "on devrait en principe vendre le poulet à400 Da pour être rentable ! Sans compter qu'en ces périodes de grosses chaleurs les aviculteurs recensent des pertes importantes dans leurs élevages". En attendant donc c'est tout le monde qui se lamente, les uns disant ne plus pouvoir suivre cet enfer des marchés et les autres affirmant qu'ils "sont plutôt les dindons de la farce et que ce sont surtout les intermédiaires qui se sucrent !"