Seize puits contenant du nitrate, une substance cancérigène (NH4NO3) utilisé principalement comme engrais azoté, viennent d'être recensés dans la localité de Bouâmama par les services du bureau d'hygiène communal relevant du secteur urbain. «Ce qui est grave dans cette situation, c'est que ces puits sont exploités par les propriétaires des citernes qui commercialisent, depuis 2003, cette eau dans les quartiers privés d'alimentation régulière en eau, notamment au secteur urbains de Bouâmama», confie-t-on ici. «L'eau ne coule pas quotidiennement dans nos robinets, c'est pourquoi nous sommes contraints de nous alimenter en eau de citernes provenant du secteur de Bouâmama. Nous sommes conscients que cette eau que nous consommons pourrait ne pas être contrôlée… J'habite ce village depuis des années, et nous demeurons privés d'eau potable en dépit des plaintes multiples que nous avons adressées aux autorités de tutelle», dira B.Karim, un habitant de la localité de Bouâmama, qui ajoute : «Nous payons la citerne à 600 dinars pour subvenir à nos besoins, chaque semaine, et s'il s'avère que cette eau contient des substances qui affectent dangereusement notre santé et celle de nos enfants nous serons dans l'obligation d'acheter de l'eau minérale en bouteille. Mais nous ne pourrons pas supporter ces frais, sachant que la plupart d'entre nous sont démunis». Un voisin de B.Karmi dira : «A chaque fois qu'un de nous fait une diarrhée sévères, le médecin lui conseille de cesser de consommer l'eau des citerne. Un Conseil que nous suivons pendant quelques jours, le temps que les symptômes de l'intoxication disparaissent…» Les habitants de la localité de Bouâmama se disent inquiets de savoir que l'eau des citernes qu'ils achètent et qu'ils boivent provient des puits qui contenant du nitrate, tout en sachant que la mesure d'application des fiches de contrôle que doit porté chaque citerne n'est pas concrétisée. Devant une telle situation, les habitants du secteur Bouâmama appellent les autorités de tutelle à imposer des mesures de contrôles rigoureuses, voire draconiennes, à l'endroit des propriétaires de citernes, tel fut le cas il y a quelques années. «On ne fait pas de bisness avec la santé des citoyens…», déclare-on. Le directeur du secteur urbain de Bouâmama que nous avons entretenu de ce sujet, fera savoir que «les interruptions d'alimentation en eau potable que connaissent certains quartiers du secteur sont dues à la réalisation des travaux de rénovation du réseau de canalisation d'eau potable». Par ailleurs, la chargée de prévention sanitaire au niveau du quartier de Bouâmama apporte les précisions suivantes : «Ce secteur compte 50 puits répartis sur les différents quartiers. Au cours d'une opération de contrôle, nous avons découvert que 16 puits sur ces 50 contiennent, depuis 2003, du nitrate. Un rapport a été fait sur cette situation et adressé au wali d'Oran, qui a demandé la fermeture de ces puits. Pour se défendre contre la décision de fermeture, les propriétaires de ces puits avaient affirmé que l'eau qu'ils y puisaient n'était pas destinée à la consommation, et qu'elle était utilisée uniquement pour les taches ménagères… Je souligne, toutefois, que le risque présenté par la consommation de cette eau demeure posé. Le nitrate est une substance cancérigène qui engendre des conséquences extrêmement dangereuses sur la santé humaine». Soulignons que nous avons tenté, vainement, de joindre le responsable du bureau d'Hygiène de la Commune d'Oran qui serait très occupé, selon le chargé de communication de l'APC d'Oran.