A la cité Djamel Eddine, sur la route du port, dès les premières heures de la matinée d'hier, une opération de démolition de 13 habitations, occupées depuis une dizaine d'années par des familles, a eu lieu sous l'œil vigilant du cordon de sécurité mis en place pour la circonstance. «Si on nous démolit nos habitations, que les autorités daignent au moins nous prendre en charge en nous assurant un logement décent», fera remarquer un chef de famille assistant, sans broncher, à la démolition des habitations implantées à 400 mètres du nouveau siège de Sonatrach de la cité Djamel Eddine. Ces propos sont partagés par un autre chef de famille qui ajoutera, pour sa part : «Cela fait 10 ans que je suis là dans ces lieux avec mes enfants. Où vais-je aller avec mes enfants ?». La zone en question, relevant du secteur urbain de Makarri, est située sur l'itinéraire prévue pour les cortèges des invités au congrès international GNL16 d'avril 2010. L'assainissement de ces zones et une partie des aménagements en cours à Oran sont en grande partie liés à cet évènement international qu'abritera Oran, d'où la décision prise par les autorités locales pour assainir le paysage, notamment en éliminant les habitations illégalement implantées. Le délégué du secteur Makarri fera remarquer : «Nous ne faisons qu'exécuter des décisions prises par les autorités, avec tout le respect du volet juridique qui entoure les opérations de démolition. Pour la Cité Djamel, elles sont 13 familles qui ont été évacuées des lieux. Des camions ont été mis à la disposition de ces familles pour le transport de leurs affaires et effets personnels vers la direction de leur choix». Pour rappel, une opération similaire a été menée à proximité de la localité de Sidi El Bachir, sur la RN 11, à la faveur de laquelle 52 habitations ont été démolies, mais suivie d'un relogement des familles dans des logements sociaux de type LSP à Saint Rémy. Selon certaines sources, ces implantations d'habitations anarchiques dans des endroits précis ne sont pas tellement innocentes… et l'ont été afin d'obtenir une compensation en logement, comme cela été le cas lors du passage à Oran du Roi Juan Carlos d'Espagne. Une visite qui a rapporté à de nombreux opportunistes des logements après que ceux-ci aient érigés des baraques de fortunes sur l'itinéraire du cortège royale. Un stratagème qui a profité a certains aux dépends de bon nombre de réels nécessiteux… Ce que dénoncent, d'ailleurs, certains habitants d'El-Hamri qui se rappellent du mois de juillet de l'année précédente durant lequel ils attendaient, mais sans succès, de faire partie des relogés de l'opération mise en place en ce temps-là. Un an plus tard, des familles du vieux quartier reviennent à la charge et demandent, suivant les rapports établis par les experts et les commissions, le droit d'être relogés dans des logements sociaux décents qu'ils attendent depuis des décennies.