Depuis quelques jours les Béni-Safiens ont remarqué une certaine tension sur le pain, accentuée par l'afflux des estivants vers les boulangeries, bien que les commerces de la ville se préparent traditionnellement à maîtriser la situation. D'ailleurs, ce déficit ne se fait ressentir qu'au niveau du centre-ville et dans les cités limitrophes, où dès midi tapante, les retardataires doivent repartir bredouilles même si pour ceux qui sont véhiculés, ne pourront plus trouver de pain dans les cités périphériques à partir de 14h-15h00. Autrement, ils devront se rabattre sur les revendeurs. Nous nous sommes rapprochés de certains boulangers pour tenter d'expliquer ce phénomène. L'un de ces professionnels s'étonnera du constat: «La farine ne faisant pas défaut, dira-t-il comme s'il percevait le fond de notre pensée, cherchez la cause ailleurs…», en ajoutant que toutes les colonies de vacances sont approvisionnées à temps y compris les revendeurs autorisés. Selon d'autres sources, le personnel des boulangeries, dont un bon nombre est tenu par des gens du métier et originaires du centre du pays, serait parti en congé, ce qui a pour effet de diminuer la production de pain. «Il vaut mieux qu'ils partent en congé maintenant, dira un patron de boulangerie, afin de ne pénaliser personne, lors du mois sacré de Ramadhan qui s'annonce à grandes enjambées.» Heureusement qu'un autre produit arrive à combler un tant soit peu le déficit. Il s'agit du fameux pain maison (matlouâ), très prisé à l'Ouest, et qui trouve preneurs à 25 ou 30 dinars l'unité, ce qui tout de même est cher, même pour des vacanciers en goguette.