Les artisans boulangers du comité d'Oran, relevant de la Fédération nationale de la corporation, appréhendent, dans les prochains jours, une pénurie de pain à cause de la pénurie de levure sur le marché. Selon certains représentants de cette corporation présents à la réunion de sensibilisation avec les membres du bureau local de l‘UGCCA, ce produit nécessaire dans la fabrication du pain se fait rare ces jours-ci chez les grossistes. Certains d'entre eux, qui disposent d'un stock, annoncent, sous prétexte que la faute est due à la crise qui a touché l'économie mondiale, une hausse dans le prix d'achat de ce produit entièrement importé. Les nouveaux prix pratiqués depuis le début de l'année par les importateurs ou les fournisseurs se répercutent automatiquement sur celui de la vente. C'est ainsi, par exemple, que la levure de panification, qui était de 2 400 dinars le carton de dix kilogrammes, a grimpé depuis début de l'année à 3000 dinars si ce n'est parfois plus chez des fournisseurs ou dans le commerce informel. Dans leur démarche au cours de leur réunion, les représentants locaux des boulangers et artisans, dont quelque 700 sont en exercice à travers la wilaya, ont décidé d'informer le directeur du Commerce sur cette situation qui va pousser certains commerçants à baisser leurs rideaux et surtout à prendre des mesures contre la hausse des prix et le commerce informel de certains produits de base. « Déjà, ont-ils indiqué, nous faisons face, ces deux dernières années, à la prolifération du commerce du pain traditionnel sans oublier celui qui est vendu sur la chaussée et qui est en constante prolifération au niveau du chef-lieu de la wilaya ». Chaque jour, a relevé un boulanger, « nous assistons à l'ouverture, dans la plupart des quartiers de la ville de tel négoce ou la reconversion à d'autres commerces. La direction locale du Centre National du Registre du Commerce et celle du soutien à l'emploi des jeunes doivent être fermes pour accorder les autorisations d'exercice qui agissent au détriment de notre corporation. Certes, de nos jours, les gains tirés du commerce du pain traditionnel sont devenus un créneau facile puisque la galette de pain est vendue entre 10 et 20 dinars alors qu'au niveau de la boulangerie traditionnelle, la baguette n'excède pas les 7,50 DA, sans oublier les charges de gestion qui augmentent d'année en année, comme par exemple l'électricité, le gaz, les salaires ou la location du local. »