La quatrième journée du festival international du film arabe a été un hommage au cinéma palestinien, l'invité de la 3e édition du festival, à travers la présentation de deux longs-métrages, à savoir «L'anniversaire de Leïla», projeté lundi à 17 heures à la salle Es-Saada, et le film «Ana Ghaza» qui sera présenté, en soirée, en plein air à la Place de 1er Novembre. Le long métrage du réalisateur palestinien Rashid Masharawi, «L'anniversaire de Leïla», raconte une histoire qui aurait pu se dérouler dans n'importe quel pays arabe du fait de la similitude flagrante de certaines situations et des travers de la société. Le cinéaste palestinien a choisi de nous raconter la situation palestinienne, à partir du dedans et d'une manière différente de l'image tant galvaudée par les médias. C'est ainsi que, dans le film, on ne verra pas de scènes de destruction aveugle, le conflit israélo-palestinien est simplement évoqué par quelques images à la télévision, une seule explosion ou par endroits par les assourdissants vrombissements d'hélicoptères qui viennent ajouter au vacarme et à la confusion. Le film est bâti sur un périple en taxi qui va nous conduire à travers le tohu-bohu de la ville de Ramallah et au cœur de la société palestinienne déliquescente, confrontée à de multiples maux: la bureaucratie, la désorganisation, la corruption. Après avoir exercé la fonction de juge dans un pays arabe, le héros du film, Abou Leïla (remarquablement interprété par Mohamed Bakri), a décidé de rentrer au pays. Ses maintes requêtes pour l'octroi d'une aide du ministère de la Justice palestinien pour pouvoir exercer sa profession initiale sont demeurées vaines. Il se voit alors contraint d'emprunter le véhicule de son beau-frère pour travailler comme chauffeur de taxi et assurer sa subsistance. Le film nous plonge dans le quotidien d'une ville palestinienne en nous relatant une journée dans la vie d'Abou Leïla, qui coïncide avec l'anniversaire de sa fille âgée de sept ans, dans Ramallah bruyante et grouillante. Il sera confronté à d'énormes et imprévisibles tracasseries inhérentes à la désorganisation d'une société minée par l'incurie et la bureaucratie des responsables qui le conduiront, explosant de rage, à se saisir d'un un micro pour haranguer la population et la stigmatiser pour son incivisme. Il ne retrouvera son équilibre qu'une fois de retour à son foyer où il pourra fêter dans l'intimité l'anniversaire de sa fille. Interrogé sur la troisième édition du festival du film arabe d'Oran, Rachid Masharawi a estimé qu'elle constitue "une autre preuve de solidarité avec la cause palestinienne". Et lors de sa conférence de presse, il a souligné que le fait que cette édition soit dédiée au peuple palestinien est un signe de "la continuité du soutien des peuples arabes" à la cause palestinienne. Se référant à l'impact fédérateur du festival international du film arabe autour de la juste lutte du peuple palestinien pour son indépendance, le réalisateur a qualifié de "merveilleux", lorsque l'Algérie, comme toujours, "à l'instar des autres pays arabes, supporte avec nous le poids de la question palestinienne". Le cinéaste palestinien, Rashid Masharawi, le président du Jury longs-métrages de la 3e édition du festival international du film arabe d'Oran qui lui a rendu un hommage, jeudi dernier, est né en 1962 dans la bande de Ghaza. Il débute son parcours cinématographique par la réalisation de plusieurs courts-métrages et documentaires. En 1993, il tourne son premier long-métrage de fiction, «Couvre-feu». «Ce cinéaste autodidacte, écrit de lui, Fátima Santana Mahmut, dans CINECRITIC, qui est né et a grandi dans le camp de réfugiés de Shati dans la bande de Ghaza, a à son compte une filmographie vaste, en total vingt films, (…) dans lesquels il essaie de laisser un témoignage de comment a été la vie en Palestine pendant les derniers vingt ans. Un chroniqueur de la réalité de son village qui croit dans le pouvoir du cinéma de changer les consciences. Et pour cette raison il travaille sur un beau projet en Palestine qui consiste à aider des jeunes cinéastes à faire leurs propres films. Parce qu'il pense qu'il est nécessaire qu'un peuple puisse expliquer au monde son point de vue, à travers du regard de ceux qui souffrent et qui vivent au quotidien un conflit sans fin.»