Le 3e Festival international du film arabe a débuté jeudi soir par une cérémonie riche en couleurs au Théâtre régional d'Oran Abdelkader-Alloula, ayant regroupé un panel de célébrités du cinéma arabe. Après le passage de la chanteuse Houria, une des élèves de la première édition de l'émission "Alhane Oua Chabab", qui a interprété une chanson patriotique, le président du Festival, Hamraoui Habib Chawki a prononcé un allocution dans laquelle il a rendu un vibrant hommage aux martyrs Ahmed Zabana et le Palestinien Mohamed El-Dorra ainsi qu'au regretté cinéaste égyptien Youssef Chahine. Du fait que l'année 2009 est l'année de la manifestation "El-Qods, capitale éternelle de la culture arabe" , M. Hamraoui a exprimé haut et fort le soutien indéfectible à la cause palestinienne, soulignant que "nul ne peut tuer l'amour d'El-Qods en nous, ni les bombes, ni les armes". Avant la présentation des membres du jury des courts-métrages et celui des longs-métrages, un hommage posthume a été rendu au défunt homme de théâtre Abdelkader Alloula, lâchement assassiné par des terroristes. Le réalisateur palestinien Rachid Masharaoui et la star du cinéma égyptien Yousra ont été honorés à cette occasion et exprimé, à cet effet, leur joie de prendre part à ce Festival qui permet de rassembler et de réunir des artistes du monde arabe. M. Masharaoui a salué la manifestation "El-Qods, capitale éternelle de la culture arabe", en soulignant qu'elle met en exergue la "responsabilité" qui revient aux cinéastes palestiniens de traduire cet évènement d'une manière cinématographique. Yousra, l'actrice au plus de 70 films, a, de son coté, reçu un accueil très chaleureux de la part de l'assistance qui n'a cessé de l'applaudir à chaque apparition. "Je suis très contente d'être en Algérie, je ne savais pas que j'avais tout ce nombre de fans", a-t-elle dit, en déclarant son amour au public algérien en langue amazighe et en arabe dialectal. Elle a également démontré son talent de chanteuse en interprétant une chanson qui se voulait un hymne à l'amour avec les artistes en herbe Houari et Lamia. La cérémonie d'ouverture du 3e Festival international du film arabe s'est terminée en beauté avec le groupe "Djemaoui Africa" qui a fait vibrer les planches du Théâtre régional d'Oran en présentant un programme musical riche en rythmes gnaouis. Le cinéma palestinien présent en force La Palestine participe avec plusieurs films au cours de cette manifestation également dédiée au Peuple palestinien en soutien à sa lutte contre le colonialisme israélien et qui coïncide avec "El-Qods capitale éternelle de la culture arabe". Parmi ces œuvres cinématographiques palestiniennes, figurent deux longs-métrages en compétition intitulés "Melh hada el bahr" (Le sel de la mer) et "America". "Le sel de la mer", de la réalisatrice Anne marie Jacir, avec les acteurs Sahir Hammad et Salah Bekri, raconte l'histoire de "Thouraya", une jeune fille native de "Brooklyn" aux USA où ses parents durent se rendre après leur expulsion de leur terre d'origine, la Palestine, en 1948. A l'âge de 28 ans, "Thouraya" décide de retourner vivre à Ramallah en Palestine où elle tente, en vain, de récupérer l'argent de son grand-père, gelé dans un compte bancaire domicilié à Yafa. C'est alors qu'elle rencontre Imad, un jeune palestinien, qui, contrairement à elle, est décidé, à quitter le pays faute d'espoir. Imad et Thouraya se découvrent en tout cas une conviction commune, à savoir que pour arracher la liberté, il faut prendre un grand risque quitte à violer la loi. Le plus important pour Thouraya, c'est d'avoir réalisé son rêve, celui de retourner en Palestine. Le second long-métrage en compétition, "America" de Sherine Debs, traite lui aussi de la quête de liberté du Peuple palestinien qui a contraint à l'exil de nombreuses familles. L'histoire commence à Ramallah, en Cisjordanie, et a pour héroïne "Mana", une jeune femme divorcée, accompagnée de son enfant adolescent, qui obtient la "Green Card's" pour s'installer aux Etats-Unis d'Amérique. Ce film évoque tout le calvaire subi par les exilés à l'image de Mana qui ne parvient pas à oublier les "check-point" et les autres humiliations subies au quotidien sous le joug du colonisateur israélien. D'autres films palestiniens sont également à l'affiche de ce festival à l'instar de "Ana Ghaza", signé Asma Bassissou, une cinéaste dont l'œuvre est focalisée sur l'oppression coloniale subie par ses concitoyens à Ghaza. Ce film, réalisé juste après la violente agression israélienne sur Ghaza, rapporte plusieurs témoignages inédits qui dénotent la gravité de l'impact psychologique sur les habitants de Ghaza. R.T.