Les quatre Algériens, détenus en Israël depuis avril, sont enfin arrivés à Alger. Ils ont d'abord été remis par le CICR au président du Croissant Rouge algérien (CRA), le Dr Benzeguir, dimanche dernier, puis transférés à Damas, la capitale syrienne, où ils ont été logés durant quelques jours dans un grand hôtel. Selon le Dr Benzeguir, contacté par téléphone à Damas où il se trouve actuellement avec les quatre Algériens libérés, "leur état de santé n'est pas inquiétant. Ils sont en très bonne santé et récupèrent bien.» Notre interlocuteur a ensuite soutenu que toute cette «opération humanitaire est définitivement bouclée». «Nos représentations diplomatiques à Amman et à Damas nous ont particulièrement aidés», a-t-il tenu à préciser. A la question relative à leur transfert à Damas, notre source a révélé que leur déplacement dans la capitale syrienne est motivé par le fait que les autorités syriennes «n'exigent pas de visas au préalable, d'où cette nécessité de les y transférer». Actuellement, ils sont soumis à un «débriefing» et ils devraient regagner bientôt leur pays et revoir leurs familles respectives qui sont, pour le moins que l'on puisse dire, aujourd'hui soulagées et prêtes à les accueillir. Le frère d'un des ex-détenus, Oulbani, résidant à Bruxelles en Belgique, espère pour son frère et ses trois compagnons qu'ils retiennent la leçon de cette «aventure dangereuse» et qu'ils sauront désormais faire la part de choses. «Les autorités algériennes doivent les aider et les soutenir en leur procurant un travail pour pouvoir oublier leur séjour en prison et le traumatisme moral qu'ils ont subi», déclare-t-il. Dès leur retour en Algérie, demain, le Dr Benzeguir tiendra une conférence de presse au siège du Croissant Rouge algérien pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette triste affaire. Les anciens détenus de la prison israélienne dont l'âge n'excède pas les 23 ans, Rachid Oulbani, Chérif Adel, Fouad Boufarouk et Med Tahar Khelifi sont tous originaires du même douar à Skikda, plus précisément à Chaba, une commune rurale proche de Constantine. Le premier cité, Rachid Oulbani, un électricien de métier, partage avec ses 8 frères et une sœur une modeste masure de deux chambres. Il voulait s'engager dans les rangs de l'ANP, mais il a été «recalé» lors de son examen de recrutement. Le chômage aidant, il a dû s'embarquer au même titre que ses trois amis à bord d'un bateau de marchandises battant pavillon italien. Ce navire avait observé plusieurs haltes avant de se rendre à Askelon, une ville portuaire où ils ont été arrêtés par les Israéliens jusqu'à dimanche dernier, jour de leur libération.