«Doukkane Chehata» (La boutique de Chehata), un film égyptien réalisé par Khaled Youssef, a créé une très grande polémique, après sa diffusion. Les journalistes n'ont même pas pu couvrir l'événement ni même entendre le discours lancé par son réalisateur, Khaled Youssef, qui a défendu son film en disant: «Le film dénonce l'injustice dans la société arabe. Il prend pour exemple le vécu égyptien comme un prototype réduit, miniaturisé de la société arabe. Le personnage Chehata représente le bon citoyen qui subit sans cesse des injustices, qui est privé de ses droits et même de son identité, puisqu'il est étranger même dans son propre pays.» «Le but de ce film c'est de mettre en garde la société arabe vis-à-vis des conséquences de l'injustice et de la violence dans tous ses états religieux ou non religieux, c'est ce qui est représenté par la mort de Chehata à la fin», poursuit le réalisateur. Concernant les scènes décrites comme pornographiques, incarnées par l'actrice Haïfa Wahbi, le réalisateur a nié le fait qu'elles représentent des propos sexuels, ce sont des scènes qu'on retrouve le plus normalement du monde dans un film dramatique, puisqu'elles racontent une relation amoureuse entre un homme et une femme, chose qu'on retrouvait depuis longtemps dans le cinéma arabe, et ce film n'est pas le premier à contenir de telles scènes, ajoutera-t-il. Le cinéaste a, entre autres, exprimé son mécontentement vis-à-vis des rumeurs répandues dans la presse concernant le ministère des Moudjahiddines et la décision concernant le film algérien «Mustapha Ben Boulaïd», réalisé par Ahmed Rachedi, et en nette concurrence avec le film égyptien, refusant ainsi de mettre les deux films sur la même position, «ça ne peut en aucun cas être une humiliation, et le film ne comporte aucune intention malsaine, contrairement à ce qui a été dit. Et il s'est avéré en fin de compte que le ministère des Moudjahiddines n'avait publié aucun communiqué. Le cinéaste a donc présenté ses excuses devant les caméras et a confirmé qu'il a été personnellement élevé sur les principes de la révolution algérienne, et que si ce qui a été dit était vrai, il aurait décliné la décision du ministère des Moudjahiddine représentant un obstacle pour l'art. Il a aussi affirmé qu'en tant que cinéaste, il a seulement voulu dévoiler les facettes cachées et sombres des sociétés arabes.» «Je ne parle que des tabous sociaux et des péchés interdits par la religion, et mon film transmet un message noble que toute la communauté arabo-musulmane appelle à suivre et même le saint Coran, où sont évoqués ces sujets comme l'homosexualité dans l'histoire de *Loth*, et même l'histoire de Youssef et de Zouleykha qui avait tenté de le séduire. «Outre, je ne crains ni censure, ni gouvernement ni même l'état, et je défendrais mes idées jusqu'au bout, je parle de tout ce qui peut exister dans ce monde, Israël est mon seul ennemi, et en tant que communauté arabe on l'a tous comme ennemi». Une dame s'est introduite, ensuite dans ce débat, qui ressemblait beaucoup plus à un grand vacarme, et a adressé la parole au réalisateur en prétendant être envoyée par Dieu qui l'a chargée de défendre la religion et a même accusé le réalisateur de lui avoir volé son scénario, mais elle fut tout de suite renvoyée de la salle par les agents de sécurité, et il s'avèrera après que cette femme avait des troubles psychiques. Suite à cela et au vacarme qui régnait dans la salle, plusieurs journalistes ont été privés de prise de parole.