L'activité de plusieurs associations est devenue évènementielle et occasionnelle, notamment celles qui interviennent dans le domaine de la protection du consommateur. L'exemple de l'association locale de protection du consommateur qui se contente de faire des propositions de nature théorique sans initier de mesures concrètes susceptibles de protéger le consommateur contre les pratiques illégales et cupides de certains commerçants et producteurs est typique. «Le marché des fruits et légumes a enregistré, ces dernières semaines, une flambée vertigineuses des prix, alors que le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader… Ce constat devrait faire réagir l'association de protection des consommateurs dont le rôle n'est pas assuré dans son champ d'intervention», affirme R. Houari, 42 ans, rencontré au marché des fruits et légumes de Saint Eugène. S. Chérif, un autre citoyen, estime : «Je trouve incorrecte que l'association locale de protection des consommateurs d'Oran ne fasse que des apparitions occasionnelles, plus précisément à la veille du mois sacré une fois l'année. Nous avons besoins d'eux toute l'année, et non pas à la veille du Ramadan». A ces reproches, le président de l'association de protection du consommateur, Hariz Zaki, répond : «Si nos interventions sont limitées et occasionnelles, c'est parce que nous n'avons pas les moyens pour faire mieux… Nous travaillons en fonction des moyens humains dont nous disposons. Vous savez, aussi bien que moi, que le travail des associations se base sur le facteur du bénévolat. Malheureusement, dans le domaine de la protection du consommateur, le bénévolat est timide. Je porte à votre connaissance que le bureau de notre association est composée de dix membres et quatre consultants, ce qui est largement insuffisant pour une instance qui intervient dans un domaine aussi épineux. Nous avons besoin d'adhésions et du bénévolat». Hariz Zaki ajoute : «Nous avons besoin du concours des citoyens afin que nous puisions activer tout au long de l'année. Ils doivent s'impliquer dans ce combat qui est le notre et le leur. Toujours est-il, et en attendant d'arriver à ce défit, que nous organisons des conférences et des séminaires qui contribuent à la généralisation de la culture de la protection du consommateur. Comme nous alertons les autorités locales à chaque fois que nous enregistrons de graves dépassements susceptibles de mettre en danger la santé des consommateurs». Ces déclarations ont été faites lors d'une conférence de presse organisée, hier, à la Chambre de commerce autour de la nouvelle loi relative à l'annulation des crédits de consommation, dont le crédit véhicule. Dans ce contexte, l'animateur de la conférence déclare : «Pour ce qui nous concerne, nous nous opposons à l'annulation des crédits. En revanche, nous appelons à une modification de la loi d'octroi du crédit, de manière à ce qu'elle profite aux salariés qui perçoivent un salaire égal ou supérieur à 35.000 DA». Le conférencier ajoutera : «Nous dénonçons, aussi, la stratégie adoptée par les concessionnaires de véhicules qui vendent les voitures à des prix qui dépassent de très loin leur coût réel».