La majorité des associations de protection du consommateur, agréées par l'Etat depuis des années, n'ont pas pu défendre les intérêts des consommateurs. À défaut de stratégies et de programmes de sensibilisation et de vulgarisation efficaces, lesdites associations ont raté leur mission initiale. Ces organismes sont appelés à s'organiser et à œuvrer collectivement, afin de devenir plus actives et du coup compétentes. Ainsi, elles pourront accéder au rang d'acteur économique. Supposée défendre le droit du consommateur et être l'allié des consommateurs, la seule association que compte la wilaya de Constantine est loin des attentes des habitants. Elle est souvent mise à l'index par les consommateurs, d'autant qu'elle est absente sur le terrain. Créée en 1997, ladite association est toujours loin des consommateurs. «L'association de Constantine n'a pas le poids d'une grande association de consommateurs. Elle existe depuis treize ans et elle n'a pas pu décrocher la qualité d'une association capable de gérer, de défendre les intérêts des consommateurs et de proposer des services de médiation», expliquera un observateur local. L'absence de l'association sur le terrain est constatée par des milliers de personnes qui se posent la question sur l'utilité de ce genre d'organisme. Selon plusieurs clients rencontrés au niveau des espaces de vente des différents produits, le rôle des associations de protection du consommateur est critiqué par le simple citoyen. «La mission d'une association de protection du consommateur est claire. Cette dernière est censée informer, sensibiliser, éduquer et mobiliser les consommateurs, pour contrecarrer les pratiques frauduleuses et les abus de certains commerçants. Bref, développer une culture de protection du consommateur», soulignera notre interlocuteur. Aussi, la plupart des associations de consommateurs n'accomplissent pas leur rôle relatif à poursuivre en justice les indélicats professionnels du commerce. Elles se contentent de dénoncer les dépassements, les tromperies et les problèmes liés aux litiges de la consommation, lors de la célébration des différentes occasions, telle la journée mondiale de protection du consommateur ou à travers les ondes de la radio et autres. L'ère de l'activité occasionnelle est révolue, d'autant que ces associations sont reconnues d'utilité publique et peuvent se porter partie civile pour exiger réparation pour les dommages enregistrés, selon la loi 0903 du 25 février 2009. Cette loi, qui existe depuis plus d'une année, n'est toujours pas exploitée par l'association de protection du consommateur de Constantine. Cette association devrait s'impliquer beaucoup plus pour mieux protéger le consommateur et lui expliquer ses droits liés à la consommation. De l'avis de certains experts, les interventions de l'association ne doivent plus se limiter au domaine de l'alimentation. Chaque association est obligée d'élargir son espace d'activité en œuvrant dans le plus grand nombre de secteurs et de domaines, dont le transport, l'internet, la publicité où nombreux clients sont souvent arnaqués. Les gens se posent la question : pourquoi les associations agréées par l'Etat, pour défendre et protéger le consommateur contre les pratiques frauduleuses, n'engagent pas des actions en justice, pour indemniser les victimes, notamment, lorsqu'il est question de mort d'homme, d'infirmité, ou d'une intoxication alimentaire due à la consommation d'un produit en vente. «Où sont ces associations lorsque des dizaines de personnes sont victimes de différents maladies, telles les intoxications alimentaires et les allergies dues à la consommation de produits périmés et d'autres vendus sans respect de la chaîne du froid et de l'hygiène ? Des milliers d'enfants sont exposés aux dangers liés aux jouets dangereux qui se vendent partout», lancera un citoyen en colère. L'association de protection du consommateur devrait être plus ferme et plus opérationnelle quand il s'agit de litiges qui exigent l'introduction des affaires en justice. «Ce genre d'intervention est l'un des piliers de soutien et d'assistance aux consommateurs», dira un cadre de la direction du commerce de la wilaya. Selon une source proche de ladite association, ces carences sont dues essentiellement au manque de moyens de communication et d'informations qui permettent à l'association de promouvoir les droits des consommateurs et de contribuer au contrôle des activités des commerçants.